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Mehdi, étudiant en droit à l’université de Montpellier, a affiché des résultats sérieux tout au long de sa licence. Être refusé dans les deux masters de son choix, voilà une sentence que le jeune homme de 25 ans n’a pas acceptée, après trois années passées à valider ses diplômes. Ce vendredi 18 septembre, Mehdi a commencé une grève de la faim.

Une injustice imprévue

Cette année, la réforme concernant la sélection en master n’était censée s’appliquer qu’à l’entrée en master 2, et n’affecter les masters 1 qu’à partir de la rentrée 2021. Pourtant, à la fin de sa licence, Mehdi Ben Youssef n’a été pris ni en droit pénal, ni en droit des affaires, les deux masters 1 pour lesquels il avait déposé sa candidature.

Le doyen de la faculté de droit de Montpellier accuse le ministère d’avoir ainsi dérogé à la loi énoncée. Interviewé par 20 Minutes, il déclare : « Appliquées ainsi dès l’année de M1, les capacités d’accueil de master ont très rapidement été atteintes, les dossiers d’un moins bon niveau n’étant pas retenus dans ce contexte d’offre tendue. »

Face à l’indifférence des institutions censées s’occuper de son dossier, l’étudiant de Montpellier a donc entamé une grève de la faim. Il explique : « La grève de la faim, c’est très dur. Mais ce qui me fait tenir, c’est l’espoir d’avoir une réponse. » Désireux d’alerter sur le désespoir qui pèse sur les centaines d’étudiant.es dans sa situation, Mehdi dénonce : « Beaucoup d’étudiants laissent tomber. Ce système ne fonctionne pas et laisse des étudiants motivés sur le carreau. »

L’étudiant a mené son combat jusqu’au bout

Le rectorat assure pourtant avoir envoyé treize demandes d’affectation dans différentes universités d’Occitanie. Aucune d’elles n’a abouti, et Mehdi n’a trouvé d’autre solution lundi soir que de durcir sa peine, en accompagnant sa grève de la faim d’une grève de la soif. Il s’agissait, d’après ce qu’il a dit au micro de Midi Libre, d’« amoindrir encore [ses] chances de résistance ».

Scandalisé par le sort de Mehdi, le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) a organisé ce lundi 21 septembre un rassemblement en soutien au jeune homme devant le rectorat de Montpellier. Relayée sur les réseaux sociaux par le hashtag #SOSMaster, l’action a sommé le rectorat d’intégrer les étudiant.es sans affectation aux masters qui constituent la continuité de leur formation. Que le rectorat propose une solution à Mehdi, « c’est une obligation légale », rappelle le SCUM.

Finalement, ce mardi 22 septembre, après une candidature spontanée, Mehdi a été admis en master à la faculté de droit de Montpellier. Après cinq jours de grève de la faim, la rentrée en M1 ne risque pas de paraître trop fatigante à Mehdi !

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