La situation est plus que jamais alarmante. Fonte des calottes polaires, disparition des forêts, émissions de gaz à effet de serre… Selon les chercheurs, la Terre pourrait bientôt franchir un point de non-retour et se transformer en « étuve » d’ici quelques décennies seulement, contrairement aux prévisions actuelles. Un constat inquiétant et qui semble presque inéluctable.

Les principales causes du point de non-retour

D’après une étude publiée ce lundi dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), la Terre pourrait bientôt franchir un point de rupture et devenir une véritable « étuve », une sorte d’enceinte chauffante, à causse de la hausse globale de la température à hauteur de +4°C /+5°C par rapport au niveau de l’ère pré-industrielle, soit le double du niveau fixé par l’accord de Paris sur le climat (+2°C).

La raison : un effet papillon qui pourrait engendrer la libération massive de gaz dans l’atmosphère terrestre, principalement du CO2 et du méthane, précipitant ainsi le réchauffement global de la planète et créant une réaction en chaîne inarrêtable. Et les points de rupture sont multiples : la fonte des calottes glaciaires, entraînant la hausse du niveau des mers ; la disparition des forêts, réservoirs naturels des émissions de carbone, précipitant les phénomènes de réchauffement ; la fonte du permafrost, sol gelé qui emprisonne les gaz à effet de serre, etc.

Un véritable scénario catastrophe digne des plus gros blockbusters hollywoodiens, et qui pourtant s’avère plus proche que jamais.

Les conséquences à court terme de ce basculement

Ce point de non-retour une fois passé, celui-ci « (…) sera conduit par des mécanismes puissants, intrinsèques, bio-géo-physiques, difficiles à corriger par une quelconque action humaine, et qui ne pourra ni être inversé, ni guidé, ni ralenti », a indiqué le rapport du PNAS.

Les conséquences de ce point de non-retour n’en sont donc pas des moindres : incendies incontrôlables (à l’image des incendies historiques qui ravagent depuis des semaines la Californie, la Suède ou encore la Grèce) débordement des rivières et hausse du niveau des mers, ouragans en séries et disparition des récifs coralliens, et tout cela avant 2100. « Des endroits sur Terre deviendront inhabitables si la « Terre étuve » devient une réalité », a prévenu Johan Rockström, directeur du Stockholm Resilience Centre.

L’étude du PNAS évoque même la possibilité de voir se concrétiser ce scénario catastrophe plus vite que prévu, si les 2 °C symboliques venaient à être atteints dans les années à venir. Afin d’empêcher cet effet boule de neige, il faudrait donc que les pays du monde entier réduisent de manière drastique (et quasi immédiate) leurs émissions de gaz à effet de serre, développent une nouvelle politique agricole et de protection des sols et des forêts, avant que ces processus rétroactifs naturels provoquent le basculement inévitable vers une Terre étuve et invivable.

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