Dioxines, phtalates, PCB… 60 Millions de consommateurs a examiné 130 produits biologiques dans son dernier hors-série, et il s’avère que certains d’entre eux sont particulièrement touchés par la pollution. Décryptage.

Cancérogènes et perturbateurs endocriniens

Les aliments et produits étiquetés comme « bio » sont parfois très loin de l’être selon cette nouvelle étude accablante. Portant sur 130 produits vendus sous ce label, appartenant à 14 catégories alimentaires (œufs, lait, céréales, huiles d’olive, gâteaux, pâtes à tartiner, pizzas, plats préparés, charcuterie, chips, pommes, bananes, yaourts et jus de fruits), celle-ci montre par ailleurs que certains d’entre eux peuvent même contenir davantage de polluants que leurs contreparties non-biologiques.

Si les fruits bio examinés (bananes et pommes) par 60 Millions de consommateurs n’ont pas révélé de traces de pesticides, il en allait tout autrement pour les œufs, le lait et les huiles d’olive. Certains des produits appartenant aux deux premières catégories citées se révélaient en effet plus chargés en dioxines, molécules issues de l’activité industrielle principalement rejetées par les incinérateurs, et PCB, cancérogènes et perturbateurs endocriniens pour l’homme, que ceux qui n’appartenaient pas au label.

Des produits présentés comme « bio » mais très loin de l’être

Bien que la fabrication des PCB soit interdite sur le sol français depuis 1987, ces produits chimiques ont tendance à s’accumuler dans les sols et à les polluer durablement. La présence plus élevée de PCB et de dioxines dans les œufs et lait bio s’explique principalement par le fait que les animaux qui les produisent passent, pour des raisons éthiques, davantage de temps à l’extérieur que ceux de la filière classique. Sachant que la présence de ces polluants n’est pas contrôlée avant l’installation d’un élevage ou de cultures biologiques.

Par conséquent, tout agriculteur ou exploitant rejoignant le label « Agriculture Biologique », peut convertir un champ conventionnel (qui aura pu être traité auparavant avec des pesticides) ou situé à proximité d’une source d’émissions polluantes en bio. Enfin, en ce qui concerne les huiles d’olive bio, 60 Millions de consommateurs a constaté que certaines d’entre elles, provenant majoritairement de Tunisie, contenaient davantage de plastifiants toxiques que certains produits standards (dont la concentration en phtalates était très faible voire inexistante).

Présents dans plusieurs des huiles d’olive « bio », les phtalates sont également classés comme cancérogènes.
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