De nos jours, la parole se libère de plus en plus par rapport au harcèlement scolaire. En mars, Netflix a diffusé la série « 13 Reasons Why » qui raconte l’histoire du suicide d’Hannah Baker, victime de harcèlement. Bien qu’elle ait créé la polémique, la série a permis de re-sensibiliser sur le harcèlement et ses conséquences. Une équipe de chercheurs américains s’est également intéressée à la question. Les résultats de leur étude, publiés dans Psychological Science, révèlent des conséquences néfastes durables tant sur le harcelé, que sur le harceleur.
Des traces jusqu’à l’âge adulte
Au cours de leurs recherches, l’équipe a donc découvert que le harcèlement laissait de profondes marques, jusqu’à l’âge adulte, sur la santé des personnes harcelées mais également des personnes qui harcèlent. Les scientifiques ont effectué des tests sanguins, médicaux et des questionnaires sur un panel de 300 hommes américains âgés de 5 à 30 ans. Le but était de comprendre comment les facteurs psychosociaux, comportementaux et biologiques avaient évolué au cours des années. Ils se sont également intéressés aux effets néfastes sur la santé chez des personnes connaissant le harcèlement, qu’elles soient victimes ou exécutrices.
Que ce soit le harceleur ou le harcelé, les deux sont plus enclins à subir des risques accrus de troubles cardiovasculaires à l’âge adulte. Les résultats montrent que les personnes à l’origine du harcèlement ont tendance à rester agressifs et hostiles tout au long de leur vie, et à se retrouver dans des situations stressantes. Ils connaissent également une dépendance aux tabac et à la consommation de cannabis.
Les harcelés sont en général moins optimistes et susceptibles de gagner moins d’argent, ainsi que d’avoir des difficultés financières. Ils ressentent une sensation d’injustice par rapport à la façon dont ils sont traités quotidiennement. Comme les harceleurs, ils ont tendances à avoir des vies plus stressantes. Dans les deux cas, ce sont des facteurs qui entraînent des maladies cardiovasculaires.
Un fléau toujours présent
Les résultats de cette étude restent encore à être approfondis. En effet, celle-ci n’est passez large : elle ne concerne que des hommes originaires de la même ville.
Rappelons que selon le ministère de l’Éducation, le harcèlement « se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique ». Bien qu’il soit en baisse en France, il touche encore 12 % des élèves du primaire et 10 % des collégiens. La lutte contre le harcèlement scolaire est, depuis 2013, une priorité du Ministère de l’Éducation en France.
Par Axelle Palma, le
Source: Sciences et Avenir
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