Qui aurait cru que les grands axes routiers pourraient être facteur de démence ? D’après une étude canadienne, les personnes vivant près de ces zones seraient exposées à un risque plus grand de développer ce genre de maladie psychique… La circulation et le trafic rendent-ils vraiment fou ?

Des chercheurs canadiens ont publié une étude dans la revue The Lancet, le 4 Janvier 2017, afin d’expliquer le lien existant entre la démence et la vie à proximité des artères à forte circulation. Selon eux, le risque de démence varie en fonction du lieu de vie des individus. Les personnes habitant à 50 mètres des grands axes routiers ont 7 % de chance en plus de devenir dément par rapport à celles qui habitent à 200 mètres de ces axes. Entre 50 et 100 mètres, le risque est de 4 % et entre 101 et 200 mètres, ce dernier retombe à 2%.

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L’étude répond à une méthode bien particulière. Pour aboutir à ces résultats, les chercheurs ont mis en relation les 243 611 personnes atteintes de démence dans l’Ontario entre 2001 et 2002 et leur situation par rapport aux grandes artères de circulation, en utilisant leur code postal. Si les chercheurs ont exclu la plupart des facteurs de démence, certains comme le niveau d’éducation ou la consommation de tabac n’ont pas pu être pris en compte.

D’après Ray Copes, expert de l’Institut Santé Publique d’Ontario et co-auteur de l’étude, les polluants atmosphériques tels que les particules fines et l’oxyde d’azote qui s’immiscent dans la circulation sanguine peuvent atteindre le cerveau et ainsi provoquer des problèmes neurologiques comme la maladie d’Alzheimer. La vie à proximité des grands axes routiers est donc susceptible d’endommager gravement les facultés cérébrales des individus en affectant leur mémoire mais aussi leur pensée.

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Si l’étude se focalise sur l’impact des polluants atmosphériques sur notre cerveau, le bruit pourrait lui aussi favoriser la démence. Si le bruit joue un rôle dans le développement de l’anxiété et de la dépression, le Dr Philippe Amouyel affirme qu’une étude allemande a démontré que l’exposition au bruit avait des effets nocifs sur les performances cognitives.

En revanche, il est important de ne pas confondre les risques de démence avec les maladies neurodégénératives, même si elles sont souvent associées. Les chercheurs expliquent que les risques de maladie de Parkinson et de sclérose en plaques ne sont pas accrus en cas de proximité du lieu de vie avec les grands axes routiers, ce qui prouve que les deux types de pathologies ne fonctionnent pas selon les mêmes mécanismes.

Il ne faut pas confondre les risques de démence avec les maladies neurodégénératives...
Il ne faut pas confondre les risques de démence avec les maladies neurodégénératives…

Le Dr Philippe Amouyel explique cependant que les risques liés aux axes routiers sont relativement faibles si on les compare aux facteurs cardiovasculaires qui peuvent favoriser jusqu’à 34% les risques de démence. Si les grands axes routiers vous inquiètent, sachez que le risque disparaît si vous habitez à plus de 200 mètres de ces derniers.

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