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Plus de 6 000 comptes Twitter auraient été espionnés par des employés de l’entreprise

Deux hommes sont soupçonnés d'avoir récolté des informations pour le compte de l'Arabie saoudite

— Sasun Bughdaryan / Shutterstock.com

Mercredi 6 novembre 2019, le ministère de la Justice des États-Unis a lancé une poursuite judiciaire contre deux anciens employés de Twitter, Ali Alzabarah et Ahmad Abouammo. Ils sont accusés d’avoir abusé de leurs fonctions pour espionner des utilisateurs américains et des dissidents politiques pour le compte de l’Arabie saoudite.

D’une part, Ali Alzabarah avait rejoint Twitter en 2013 en tant qu’ingénieur, puis a rapidement été promu jusqu’à un poste lui donnant accès aux informations personnelles et aux données de comptes de millions d’utilisateurs. D’autre part, Ahmad Abouammo était le responsable des partenariats médias de Twitter. Il pouvait, à ce titre, obtenir facilement les adresses électroniques et numéros de téléphone des utilisateurs.

Selon les procureurs fédéraux, Alzabarah, un citoyen saoudien et Abouammo, un Américain, avaient tous deux été contactés par un responsable saoudien en 2014. Il s’agirait de Bader al Asaker, le secrétaire général de la MiSK Foundation, une organisation à but non lucratif axée sur la technologie, fondée par le prince saoudien Mohammed. Abouammo démissionna de Twitter en mai 2015 et Alzabarah, en décembre 2015.

Une troisième personne fait également l’objet d’une poursuite, Ahmed Almutairi, qui était auparavant à la tête d’une société de marketing sur les médias sociaux et qui était à la solde de la famille royale saoudienne. Cet homme aurait effectivement servi d’intermédiaire entre Alzabarah et les responsables saoudiens.

Selon les sources du New York Times, parmi les 6 000 comptes infiltrés par Alzabarah en 2015 se trouvait le compte d’Omar Abdulaziz. Un éminent dissident saoudien et le confident du journaliste Jamal Khashoggi, mort assassiné à Istanbul en octobre 2018. Quant à Abouammo, il aurait été chargé de relever les adresses électroniques et numéros de téléphone des opposants au régime saoudien. Il aurait même créé une société à responsabilité limitée dans laquelle le gouvernement saoudien versait au minimum 300.000 dollars.

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