Femelle P. chronoarachne — © Pedro Peñaherrera-R. et Roberto J. León-E / ZooKeys 2023

Des biologistes ont annoncé la découverte en Équateur de deux nouvelles espèces de tarentules, dont les noms scientifiques reflètent le statut et le tempérament.

Psalmopoeus chronoarachne et satanas

Baptisée Psalmopoeus chronoarachne, la première espèce a été trouvée dans les forêts de l’ouest du pays. Selon les chercheurs, le terme chronoarachne (« temps » et « araignée » en grec) fait référence aux menaces (pratiques minières et agricoles) pesant sur l’arachnide, dont les jours seraient d’ores et déjà comptés.

La seconde espèce a été observée près de la localité de San José de Alluriquín, dans le nord de l’Équateur. Nommée Psalmopoeus satanas en raison de sa nature agressive (les scientifiques évoquant plusieurs attaques sporadiques), cette araignée se trouve également menacée par la perte d’habitat.

Une analyse morphologique minutieuse (forme et taille des organes génitaux notamment) a permis d’établir que les deux tarentules, vivant dans des zones géographiques distinctes des autres espèces équatoriennes, étaient nouvelles pour la science.

Mâle P. satanas — © Pedro Peñaherrera-R. et Roberto J. León-E / ZooKeys 2023

« Il est essentiel de considérer la perte potentielle de P. chronoarachne et de P. satanas et les conséquences écologiques qui résulteraient de leur extinction », soulignent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue ZooKeys. « Ces espèces […] peuvent jouer un rôle essentiel dans les micro-écosystèmes stratifiés de leurs zones respectives. »

La menace du commerce illégal d’espèces sauvages

Outre les menaces évoquées plus haut, l’équipe est également préoccupée par le problème du commerce illégal de spécimens sauvages, qui frappe l’Équateur depuis de longues décennies.

« Durant la rédaction de cet article, nous avons découvert qu’une espèce que nous avions précédemment décrite (Neischnocolus cisnerosi) était lourdement impactée par ce phénomène », précise Pedro Peñaherrera, auteur principal de l’étude.

En début d’année, une expédition dans le parc national de Río Negro-Sopladora, couvrant plus de 75 000 hectares, avait conduit à la découverte d’une nouvelle espèce de grenouille tropicale semblant tout droit sortie de la Terre du Milieu.

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