Aller au contenu principal

Retour sur la plus grande farce jamais réalisée dans l’espace qui a vraiment berné la NASA

Pour les astronautes farceurs en devenir, cette blague reste le sommet à atteindre

Espace
— © NASA

Vivre dans l’espace est une expérience unique, exigeante et parfois pesante. Les astronautes sont soumis à des protocoles stricts et à des journées remplies d’expériences scientifiques. Pourtant, loin de la Terre et de leurs proches, il arrive que l’humour serve de soupape. Certains passent leur temps libre à photographier la planète bleue, d’autres emportent un instrument de musique, et quelques-uns se prêtent au jeu du déguisement. Mais celui qui reste dans les mémoires comme le maître incontesté de la farce spatiale est Owen Garriott.

Skylab et ses missions historiques

Avant la Station spatiale internationale (ISS), les États-Unis avaient Skylab, leur toute première station spatiale. Trois missions y ont été envoyées, étrangement nommées Skylab 2, 3 et 4. Owen Garriott a pris part à Skylab 3 en compagnie de Jack Lousma et d’Alan Bean, déjà célèbre pour avoir été le quatrième homme à marcher sur la Lune. Leur mission, lancée le 28 juillet 1973, devait durer deux mois et comprenait une multitude d’expériences scientifiques.

Malgré des débuts mouvementés, marqués par des fuites dans l’un des modules du vaisseau spatial et des épisodes de mal de l’espace, les recherches menées ont été cruciales. L’équipage a notamment étudié les effets de la microgravité et observé des araignées tissant leurs toiles en orbite, révélant des motifs très différents de ceux produits sur Terre

Mais au milieu de ce travail intense, Garriott trouva l’occasion de signer un moment d’humour mémorable, entré dans la légende.

Une voix féminine dans l’espace

Le 10 septembre 1973, alors que Skylab établissait une liaison radio avec la Terre, une voix féminine inattendue se fit entendre : « Bonjour Houston, ici Skylab. »

Le responsable des communications au sol, Robert L. Crippen, interloqué, répondit aussitôt :

« Bonjour Skylab. Qui est à l’appareil ? »

La voix répliqua :« Bonjour Bob, c’est Helen. »

Helen n’était autre que l’épouse d’Owen Garriott, restée bien entendu sur Terre. Avec naturel, elle expliqua être montée pour livrer un repas chaud aux astronautes, qui n’avaient pas goûté à une vraie cuisine depuis longtemps. À la question de savoir comment elle avait rejoint la station, elle répondit, imperturbable, qu’elle avait simplement pris l’avion et profité de la vue sur les incendies de forêt en Californie, visibles depuis l’espace. 

La conversation se termina lorsqu’elle annonça que « les garçons arrivaient » et qu’elle devait raccrocher. Puis, la communication a été coupée, laissant le centre de contrôle dans une confusion totale.  

Un coup monté méticuleusement préparé

Le centre de contrôle était abasourdi. Comment une femme, et encore moins l’épouse de Garriott, pouvait-elle se trouver en orbite ? Neil Hutchinson, directeur de vol, a interrogé Crippen qui, tout aussi dérouté, a simplement répondu : « Vous l’avez entendu comme moi. Je ne comprends pas non plus. »

La réalité ? Garriott avait méticuleusement préparé cette blague plusieurs mois auparavant. Helen avait enregistré différents scénarios audio, mentionnant des phénomènes visibles depuis l’espace, comme des incendies de forêt ou des ouragans. Des pauses étaient volontairement insérées pour permettre des interactions réalistes avec le capcom.

Le dispositif ne reposait toutefois pas seulement sur ces enregistrements. Pour que la supercherie soit convaincante, il fallait que les interlocuteurs au sol réagissent avec spontanéité. Deux complices, Crippen et Karl Henize, tous deux membres du centre de contrôle, avaient accepté de jouer le jeu. Crippen a si bien joué le jeu qu’il a ajouté à la confusion générale. Ce n’est qu’en 1998, soit 25 ans plus tard, que Garriott a révélé la vérité lors d’une interview pour le programme d’histoire orale de l’agence.

« Ils n’ont jamais compris ce qui s’était passé. Nous avons bien ri », a confié Garriott. Par ailleurs, retour sur le jour où Orson Welles a fait croire aux Américains que La Guerre des mondes se passait en direct.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

Étiquettes:

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *