Aller au contenu principal

Les humains mangeaient des escargots géants il y a 170 000 ans

Ils auraient constitué une source précieuse de nutriments pour nos ancêtres

escargot géant
— reptiles4all / Shutterstock.com

Des paléontologues ont découvert des fragments de coquilles d’escargots préhistoriques géants présentant des signes clairs de combustion dans une grotte sud-africaine. Ceux-ci repoussent de plus de 100 000 ans la consommation de telles créatures par les humains.

« Festin » préhistorique

Détaillées dans la revue Quaternary Science Reviews, ces découvertes sont intervenues dans la grotte Border, abri rocheux situé à la frontière entre l’Afrique du Sud et l’Eswatini. La teinte et l’apparence des coquilles préhistoriques, vieilles de 70 000 à 170 000 ans, suggérant une exposition au feu, Marine Wojcieszak et ses collègues ont réalisé différentes expériences impliquant celles de leurs descendants modernes, pouvant mesurer jusqu’à 20 centimètres et peser 1,5 kilo.

Leur chauffage à des températures comprises entre 200 et 550 °C, sur des périodes allant de cinq minutes à 36 heures, a entraîné leur blanchissement, la modification de leur composition chimique ainsi que la formation des minuscules fissures similaires à celles observées sur les fragments préhistoriques les plus anciens.

Si les escargots sont aujourd’hui consommés dans de nombreuses régions du globe, notamment la Méditerranée, l’Asie du Sud-Est, le nord-est de l’Inde, le Népal et l’Amérique du Sud, jusqu’à présent, les plus anciennes preuves de cette pratique remontaient à la seconde moitié de la dernière période glaciaire (respectivement 49 000 ans en Afrique et 36 000 ans en Europe).

grotte Border
Entrée de la grotte Border — © Androstachys

Une source précieuse de nutriments

Riche en protéines, fer, potassium, calcium, acides gras et également facile à ingurgiter, la chair d’escargot géant aurait constitué une source précieuse de nutriments pour les humains les plus jeunes et âgés, qui auraient eu du mal à mastiquer des aliments plus durs. « Le partage de la nourriture à Border montre qu’un comportement social coopératif était en place dès l’aube de notre espèce », estime Wojcieszak.

S’il reste possible que les coquilles aient été accidentellement chauffées par un foyer, les archéologues ont expliqué avoir trouvé à proximité des graines carbonisées et des ossements d’animaux, indiquant la cuisson récurrente d’aliments.

Ces nouvelles preuves, ainsi que les restes de plantes comestibles trouvés dans la grotte au cours de précédentes fouilles, renforcent l’idée que cette dernière ait constitué un important lieu de vie pour les humains pendant plus d’une centaine de milliers d’années.

Par Yann Contegat, le

Source: Smithsonian Magazine

Étiquettes: ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *