De récentes analyses ont montré que le Kikai-Akahoya, un volcan sous-marin situé près des côtes japonaises, avait éjecté trois fois plus de matériaux que le mont Tambora en 1815, dont l’éruption était jusqu’alors considérée comme la plus importante de l’Holocène.
Éruption record
Si l’analyse antérieure de dépôts de cendres volcaniques japonais avait révélé que l’éruption de cette caldeira sous-marine proche de l’île de Kyushu était l’une des plus massives de l’époque géologique actuelle, débutée il y a 11 700 ans, de nouvelles recherches ont permis de préciser son ampleur.
Afin de cartographier la région encadrant la caldeira, située à environ 200 mètres de profondeur, Nobukazu Seama, de l’université de Kobe, et ses collègues ont effectué une série de relevés sismiques. L’analyse subséquente de la composition de carottes de roches prélevées par un robot sous-marin leur a permis d’isoler la couche de matériau volcanique lié à l’éruption, de la dater précisément et d’établir son volume total.
Sur la base de ces nouvelles données et des précédentes, l’équipe a calculé que le Kikai-Akahoya avait éjecté une quantité prodigieuse de roches et de cendres il y a 7 300 ans environ : 300 kilomètres cubes, contre un peu plus d’une centaine pour le mont Tambora, dont le violent réveil en 1815 avait secoué l’Indonésie et provoqué des changements climatiques radicaux à l’échelle mondiale.
Bien que l’éruption du volcan sous-marin japonais se soit révélée nettement moins cataclysmique que celle du supervolcan indonésien Toba, qui avait craché plus de 2 500 kilomètres cubes de matériau volcanique il y a 74 000 ans, il s’agit techniquement de la plus importante de l’Holocène.
Une grande chambre magmatique
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans le Journal of Volcanology and Geothermal Research, la caldeira de Kikai-Akahoya abrite encore une importante chambre magmatique. Les scientifiques poursuivent leurs relevés afin d’estimer son volume ainsi que le risque d’éruption future.
« La combinaison de données relatives à des éruptions anciennes, comme celle du Kikai-Akahoya et récentes, comme celle du Hunga Tonga en 2022, pourrait conduire à la création de meilleurs modèles pour le prédire », commente David Pyle, de l’université d’Oxford.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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