épée dakoken
Image d’illustration — Dzuba Pavel / Shutterstock.com

Des archéologues japonais ont mis au jour une épée dakoken géante à une quarantaine de kilomètres au sud de la ville de Kyoto. Vieille de plus de 1 500 ans, l’arme en fer aurait été utilisée pour protéger le défunt lors de son voyage dans l’au-delà.

Des objets funéraires inhabituels

La période Kofun (250 à 538) est considérée comme la plus ancienne de l’histoire enregistrée au Japon. Marquée par d’importants bouleversements sociétaux, techniques et culturels, celle-ci doit son nom aux nombreux tertres funéraires massifs découverts à travers l’archipel nippon au cours des dernières décennies. Pouvant comporter de multiples chambres, ces structures anciennes étaient réservées aux élites de la société de l’époque.

D’un diamètre de 86 mètres pour une hauteur de 10 mètres, le tumulus de Tomiomaruyama remonte au IVe siècle de notre ère. Si de précédentes fouilles avaient permis la mise au jour d’outils agricoles et de différents objets en cuivre et en bronze présentant des motifs de dieux et d’animaux, les dernières en date ont conduit à la découverte d’une gigantesque épée en fer, ainsi que d’un miroir en bronze inhabituel (tweet en fin d’article), dans une couche d’argile recouvrant un cercueil en bois de 5 mètres de long.

Contrairement à la majorité des miroirs anciens mis au jour sur d’autres sites archéologiques japonais, de forme arrondie, l’objet de 64 centimètres de haut pour 13 de large découvert à Tomiomaruyama rappelle un bouclier. Considéré comme l’un des plus grands artefacts de ce type jamais découverts dans l’archipel, celui-ci présente deux motifs en relief identiques à ceux observés sur les miroirs « Daryukyo » de la période Kofun.

L’arme géante, qui mesure environ 2,3 mètres de long, possède une lame légèrement courbée. Selon les chercheurs, il s’agit d’un exemple typique d’épée « dakoken », liée au culte du dieu serpent. Décrite comme la plus grande épée découverte intacte au Japon, celle-ci était vraisemblablement une « arme de guerre spirituelle », visant à aider le défunt à repousser les démons et fantômes tentant de capturer son âme lors de son voyage dans l’au-delà.

Le contenu du cercueil sera prochainement étudié

Les archéologues n’ont pas encore ouvert le cercueil en bois, mais l’absence de signes de pillage suggère que son contenu est resté intact. Celui-ci sera prochainement étudié par l’équipe, qui procède actuellement à la restauration du miroir et de l’épée.

« Ces artefacts cérémoniels, considérés comme magiques, visaient à éloigner les entités maléfiques et les pilleurs de tombes, et il semblent avoir bien rempli leur rôle », souligne Seigo Wada, directeur du musée d’archéologie de la préfecture de Hyogo. « La présence d’objets aussi inhabituels suggère que la personne enterrée possédait un statut important, c’est pourquoi nous attendons énormément de l’étude de son contenu. »

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments