La présence toujours plus grandissante de matières plastiques jetées dans l’océan devient un réel problème écologique, et malheureusement la mise en place de mesures de recyclage n’est pas encore suffisante. Des scientifiques ont toutefois réussi par hasard à synthétiser une enzyme capable de désagréger le plastique.

 

À L’ORIGINE : UNE BACTÉRIE JAPONAISE TUEUSE DE PLASTIQUE

Ce sont des scientifiques de l’université de Portsmouth et des chercheurs du laboratoire National américain des Énergies renouvelables qui ont entamé des recherches il y a quelques années en étudiant une bactérie japonaise, l’Ideonella sakaiensis. Elle peut produire une enzyme capable de détruire le polytéréphtalate d’éthylène ou PET (principal composant de nombreux produits plastiques). Le PET est régulièrement incriminé pour sa toxicité et a également un très long temps de décomposition, l’existence de cette bactérie, qui trouverait son origine récente dans les centres de recyclage de plastique, est donc une aubaine pour les scientifiques.

Toutefois, l’Ideonella sakaiensis présente quelques inconvénients, notamment la lenteur d’action de son enzyme. En effet, elle ne détruit que 0,13 mg/cm² de PET par jour à 30 °C et cette performance est encore réduite par le taux élevé de cristaux dans le PET qui réduit l’efficacité de l’enzyme.

UNE ENZYME QUI POURRAIT ÊTRE LA SOLUTION POUR LA DESTRUCTION DU PLASTIQUE

C’est en étudiant de près cette bactérie, aussi appelée PETase, que les scientifiques sont parvenus, par hasard, à concevoir une enzyme encore plus puissante que celle naturellement fabriquée par la PETase. Les résultats de cette trouvaille ont été consignés dans une étude publiée le 16 avril 2018 dans les Compte-rendus de l’académie américaine des sciences. Des chercheurs de l’université de Floride se sont joints aux recherches et ensemble, ils travaillent maintenant à améliorer les capacités de cette enzyme qui pourrait bien être une solution efficace pour détruire les objets plastiques jetés, réduisant considérablement la pollution de notre planète.

En effet, si la non-destruction des matières plastiques se trouve être préoccupante et problématique à grande échelle (création d’un continent entier de déchets plastiques dans le Pacifique), les techniques actuelles de destruction de ces dernières ne sont pas beaucoup plus écologiques. Le plastique brûlé émet des gaz extrêmement toxiques et le recyclage, coûteux et difficile à mettre en place partout, ne règle finalement pas le problème, on en revient finalement à un besoin de destruction de ce plastique.

Cette découverte est un grand pas en avant pour la recherche d’intermédiaires durables et peu polluants. John McGeehan, professeur à l’école de sciences biologiques de Portsmouth déclare d’ailleurs que « bien que l’avancée soit modeste, cette découverte inattendue suggère qu’il y a de la marge pour améliorer davantage ces enzymes, pour nous rapprocher encore d’une solution de recyclage pour la montagne en constante croissance de plastique mis au rebut. »

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