Une nouvelle étude intéressante utilisant des données satellitaires en tout genre nous a appris que plusieurs villes du monde s’enfoncent, chaque jour, un peu plus dans le sol. Plus impressionnant encore, Téhéran, la capitale iranienne s’enfoncerait jusqu’à 25 cm/an ! Lumière sur ce phénomène curieux.

 

Pourquoi ces villes s’enfoncent-elles ?

Avec ses 13 millions d’habitants, Téhéran est une des villes les plus peuplées d’Asie. Capitale de l’Iran, elle est victime d’une subsidence. C’est le terme désignant un lent mais continu affaissement de la croûte terrestre locale. Mais en plus de la ville, c’est toute sa périphérie qui est également concernée.

Téhéran n’est pas un cas isolé puisque de multiples villes subissent cet effet. Pour nous éclaircir l’esprit, les chercheurs et auteurs de l’étude pointent du doigt deux causes principales. Cela peut être l’effet d’un excès de charge, ou la conséquence d’une exploitation trop intense et profonde du sous-sol local. Mais dans un cas comme Téhéran, les chercheurs estiment que c’est probablement la conjugaison de ces deux facteurs.

L’exploitation trop importante des nappes phréatiques est principalement mentionnée dans l’étude. En effet, l’agriculture locale mobilise constamment depuis 30 ans (1984 pour Téhéran) ces réseaux d’eaux souterraines, et a entraîné une diminution de son niveau de 12 mètres. Dans le même temps, les populations s’accroissent, celle de la capitale iranienne a en effet doublé en 40 ans.

 

Comment peut-on analyser concrètement ce phénomène ?

Le phénomène n’est clairement pas isolé à l’Iran. Ce genre de problématique avec les nappes phréatiques, par exemple, concerne malheureusement de nombreux pays à travers le monde. De plus, ce sont les richesses souterraines en général, et pas uniquement l’eau, qui peuvent êtres responsables d’un affaissement de ce genre.
On peut citer Jakarta qui s’enfonce de 20 cm par an dans le sol, ou encore la vallée de San Joaquin en Californie (qui comprend San Francisco, San José, Sacramento) qui s’enfonce même de 60 cm par an…

Les scientifiques sont conscients de ce phénomène, ou du moins le suspectaient. Pour en comprendre les raisons, ils ont ainsi braqué de multiples satellites sur des zones géographiques spécifiées. Repris dans Nature, le travail des chercheurs a mobilisé des données satellitaires datant de 2003 à 2017.

En outre, on peut également apprendre que certains quartiers de Téhéran sont plus touchés que d’autres, où l’on tombe jusqu’à 25 cm/an, quand la zone aéroportuaire ne s’enfonce “que” de 5 cm par an. D’énormes fissures de plusieurs kilomètres de long et plusieurs mètres de profondeurs apparaissent, en revanche, dans certaines régions… Ce phénomène reste particulièrement inquiétant.

Wikimedia – Behrooz Rezvani
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