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La Banque de la réserve fédérale de Chicago a enquêté sur les conséquences sanitaires des émissions polluantes des véhicules Volkswagen impliqués dans le Dieselgate, et les résultats sont particulièrement troublants.

De graves conséquences sur la santé des enfants

S’il peut sembler étrange qu’une banque fédérale enquête sur le scandale des émissions polluantes, il se trouve que la Fed de Chicago dispose d’une petite équipe de chercheurs qui étudient diverses questions touchant l’économie, y compris la santé publique, qui représente près de 20 % du produit intérieur brut du pays. Ces derniers ont estimé que l’ajout d’une seule voiture diesel impliquée dans le Dieselgate pour 1 000 véhicules induisait une augmentation du taux de faible poids à la naissance (1,9 %) ainsi que des crises d’asthme aiguës (8 %) chez les enfants.

« Les gens ont tendance à éviter la pollution, mais avant le scandale Volkswagen, il y avait cette situation où des voitures hautement polluantes roulaient partout aux États-Unis, et personne ne le savait », a expliqué Diane Alexander, ayant obtenu un doctorat à l’université de Princeton avant de rejoindre la Banque fédérale en 2016. « Quand le Dieselgate a éclaté, l’économiste cynique en moi s’est dit que c’était vraiment une chose terrible. Mais le point positif, c’est que nous avons pu étudier ses conséquences en matière de santé publique. »

Considéré comme le plus gros scandale de l’industrie automobile, le Dieselgate a éclaté en septembre 2015, lorsqu’une équipe de scientifiques de l’université de Virginie-Occidentale a découvert que le constructeur avait truqué les moteurs de ses modèles « diesel propre ». Sur la route, les voitures concernées libéraient jusqu’à 40 fois plus d’oxyde d’azote que ne le prévoyait la réglementation.

5 000 morts par an en Europe

Il s’est avéré que Volkswagen avait vendu 11 millions de ces voitures diesel hautement polluantes à travers le monde. Plusieurs gouvernements ont imposé des milliards de dollars d’amende au constructeur automobile, des cadres du groupe ont été forcés de démissionner, et une partie des véhicules rappelés. Pour les besoins de cette nouvelle étude, les chercheurs de la Fed de Chicago se sont appuyés sur les données détaillées de l’immatriculation des véhicules aux États-Unis et le registre des naissances entre 2008 et 2015, et ont comparé leurs émissions à celles des modèles essence.

D’après Claudia Persico, chercheuse à l’American University étudiant les effets de la pollution générée par les gaz d’échappement sur la santé des enfants, les résultats obtenus corroborent ceux des recherches antérieures menées sur le sujet, qui avaient mis en lumière le fait qu’en plus des conséquences sanitaires, la hausse de pollution de l’air avait également une influence sur leurs résultats scolaires et leur comportement. En septembre dernier, des chercheurs chinois avaient de leur côté estimé qu’elle détériorait largement nos capacités cognitives.

On rappelle que près d’un million de véhicules Volkswagen aux moteurs truqués ont été vendus en France. En 2017, une étude menée par une équipe internationale de chercheurs avait estimé que les émissions générées par les modèles concernés par le scandale étaient responsables de 5 000 morts par an en Europe, du fait de la hausse de la pollution de l’air.

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Znarf06
Znarf06
4 années

Ça ressemble à une étude sans avenir qui sert uniquement à justifier l’engagement « ecolo » d’un pétrolier. On parle encore de brûler du méthane. Même si l’on pouvait piégé 2 co2 à la place d’1 ch4 ( impossible en terme de place, et il faut encore stocker l’azote), il faudrait encore… Lire la suite »

Hulk63
Hulk63
4 années