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Une analyse ADN révèle les secrets d’un enfant de l’ère glaciaire

Selon les chercheurs, il s’agit du plus ancien génome d’Italie

— © Higgins et al. / Nature Communications 2024

L’ADN extrait des restes squelettiques d’un nourrison de l’ère glaciaire, trouvés dans une grotte du sud de l’Italie, a offert aux chercheurs un aperçu étonnamment précis de ses caractéristiques physiques, de son ascendance et de ses conditions de vie.

« L’enfant de la Grotta delle Mura »

Mis au jour en 1998 dans la « Grotta delle Mura », ce squelette remarquablement conservé est celui d’un très jeune individu masculin, qui vivait dans la région il y a entre 17 320 et 16 910 ans. Âgé de moins d’un an et demi au moment de sa mort, celui-ci mesurait 82 centimètres et présentait une combinaison de traits physiques (yeux bleus, cheveux bouclés et peau foncée) relativement courante dans cette partie de l’Europe au Paléolithique supérieur.

Détaillée dans la revue Nature Communications, l’analyse génétique indique que celui-ci souffrait de cardiomyopathie hypertrophique, maladie héréditaire caractérisée par l’épaississement du muscle cardiaque, qui pourrait avoir joué un rôle dans sa mort prématurée.

Les chercheurs ont également découvert que les parents de l’enfant étaient étroitement liés, probablement des cousins germains. Un phénomène considéré comme nettement « plus fréquent au Néolithique ».

— © Higgins et al. / Nature Communications 2024

L’analyse isotopique de ses dents a révélé au moins neuf épisodes de stress physiologique évidents au cours de son développement intra-utérin et de sa courte vie. Souffrant probablement de malnutrition, sa mère aurait été peu mobile au cours des derniers mois de grossesse. La présence de lésions au niveau de la clavicule de l’enfant suggère un accouchement difficile.

Un éclairage précieux

Selon les auteurs de la nouvelle étude, « l’enfant de la Grotta delle Mura » offre un aperçu unique de la vie dans la péninsule italienne il y a 17 000 ans, et plus globalement dans l’Europe de l’ère glaciaire.

« Cette étude pionnière combinant différentes techniques d’analyse des restes squelettiques a permis de reconstruire le plus ancien génome d’Italie », soulignent-ils. « Elle révèle des changements importants dans la population du sud de l’Italie à la fin du dernier maximum glaciaire, avec l’arrivée de groupes de chasseurs-cueilleurs en provenance des Balkans, qui se sont progressivement répandus jusqu’aux régions les plus méridionales de la péninsule. »

En septembre dernier, l’examen d’ossements vieux de 11 000 ans, mis au jour dans le sud de l’Italie, avait révélé le plus ancien cas humain connu de nanisme chondroplastique.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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