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Des scientifiques créent une souris avec des pattes à la place des organes génitaux

Cette découverte accidentelle illustre la plasticité tissulaire remarquable des embryons

souris
Embryon de souris typique (à gauche) et génétiquement modifié — © Mallo et al. / Nature Communications 2024

Alors qu’ils exploraient l’impact de la désactivation d’un récepteur clé chez des embryons de souris à mi-chemin de leur développement, des chercheurs ont observé un effet inattendu : le « remplacement » des structures génitales externes par une paire de pattes supplémentaires.

Un effet inattendu

Le développement embryonnaire débute avec des amas de cellules qui, grâce à un ensemble complexe d’instructions chimiques, vont subir un processus de différenciation précis, conduisant à la formation de différentes structures anatomiques.

Chez la souris, le récepteur Tgfbr1 est connu pour jouer un un rôle clé dans la transition du tronc à la queue, ainsi que dans le contrôle de la formation des membres postérieurs et des organes génitaux externes, connus pour se développer à partir des mêmes structures précoces (ou primordiales) chez la plupart des animaux à quatre pattes.

En étudiant l’étrange embryon à six pattes, le biologiste Moisés Mallo et ses collègues ont découvert que Tgfbr1 conditionnait leur différenciation, en modifiant la façon dont l’ADN se repliait à l’intérieur des cellules les composant.

Reconstruction 3D révélant les membres supplémentaires (magenta) apparus chez l’un des embryons — © Mallo et al. / Nature Communications 2024

Lorsque le récepteur a été désactivé, l’expression d’autres gènes s’est trouvée modifiée, ce qui s’est traduit par l’apparition de membres supplémentaires en lieu et place des organes génitaux externes chez l’un des embryons de rongeurs étudiés.

Plasticité tissulaire

« Nos travaux mettent en évidence une plasticité tissulaire remarquable avec des implications potentielles dans l’évolution du membre postérieur/de la zone génitale des tétrapodes [vertébrés à quatre membres], et révèlent une facette supplémentaire de l’activité de Tgfbr1 qui pourrait également contribuer au contrôle d’autres processus physiologiques ou pathologiques », écrivent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Communications.

Pour l’équipe, la prochaine étape consistera à déterminer si Tgfbr1 peut avoir un effet similaire chez d’autres animaux, et s’il est également impliqué dans le développement du « double pénis » des reptiles.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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  • Finalement on apprend que les scientifiques ne lâcheront jamais la grappe aux animaux pour faire leurs recherches inutiles……
    Surtout qu’il a été prouvé que pour la recherche , plus besoin de torturer tout ces animaux !