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Elon Musk brise enfin l’illusion : la conduite autonome de Tesla ne sera jamais pour tous les clients

Après des années d’annonces grandiloquentes, Elon Musk vient d’admettre une réalité bien moins glorieuse : non, tous les propriétaires de Tesla ne profiteront pas de la fameuse conduite autonome. Retour sur une promesse qui s’effrite, et les conséquences qui en découlent.

Elon Musk face à Mercedes dans la bataille des voitures électriques.
Elon Musk s’en prend à Mercedes dans la course mondiale aux voitures électriques – DailyGeekShow.com

Elon Musk reconnaît que les Tesla actuelles ne sont pas prêtes pour le vrai pilotage automatique

Depuis près d’une décennie, Elon Musk martèle que la voiture autonome est « pour bientôt ». Il en parlait déjà en 2016 comme d’une évidence à court terme. Sauf que voilà : en 2025, les conducteurs attendent encore. Et ce n’est pas une question de logiciel, mais bien de matériel. Lors d’un échange avec les actionnaires début 2025, Musk a lâché une bombe : les véhicules équipés du Hardware 3 ne pourront pas utiliser pleinement le logiciel de conduite autonome, sauf à subir une mise à niveau technique.

Autrement dit, ceux qui ont investi tôt dans l’option « Full Self-Driving » (FSD), vendue jusqu’à 12 000 dollars aux États-Unis, vont devoir remettre la main à la poche — ou espérer un remplacement gratuit. Difficile à digérer, surtout pour ceux qui pensaient avoir payé pour une technologie future-proof.

Ce nouvel aveu illustre un problème plus large : la rapidité des évolutions techniques chez Tesla rend obsolètes des véhicules pourtant récents. Le rêve d’une voiture évolutive via de simples mises à jour logicielles se heurte ici à la réalité du hardware. Et les premiers acheteurs en paient aujourd’hui le prix fort.

Tesla accumule les revirements et les clients s’impatientent face à des promesses non tenues

Ce n’est pas la première fois que Tesla modifie les règles du jeu. En 2019, déjà, ceux qui avaient une voiture équipée du Hardware 2.0 ou 2.5 ont dû migrer vers le Hardware 3. À l’époque, certains clients avaient lancé des actions en justice pour publicité mensongère. Aujourd’hui, l’histoire semble se répéter — avec un goût amer en bouche.

Derrière les discours de Musk, il y a une stratégie qui frôle parfois le marketing d’illusion : vendre une fonctionnalité avant qu’elle n’existe réellement, en laissant penser qu’elle sera rétro-compatible. Ce modèle, s’il a séduit de nombreux fans de la marque, commence sérieusement à montrer ses limites.

Même les nouveaux modèles Tesla ne disposent pas encore du FSD pleinement fonctionnel

Et pourtant, les dernières Tesla sortent avec le fameux Hardware 4, censé être le Saint Graal de l’autonomie. Mais le logiciel FSD n’est toujours pas disponible dans sa version finale. Ce décalage entre les annonces et la réalité commence à peser lourd sur la crédibilité du constructeur. Certains clients, qui ont payé des milliers de dollars pour une technologie toujours « en bêta », commencent à perdre patience.

Elon Musk affirme que l’actualisation des anciens véhicules vers le Hardware 4 sera « douloureuse » mais « nécessaire ». Une phrase qui en dit long sur les défis techniques (et financiers) que cela représente pour Tesla. Car mettre à niveau des milliers de véhicules a un coût colossal — que la marque devra probablement assumer au moins en partie, sous peine de s’attirer de nouveaux procès.

La confiance dans la vision de Tesla vacille, malgré une avance technologique toujours réelle

Même si Elon Musk continue d’incarner la vision et l’ambition, cette sortie médiatique a un air de gestion de crise. La confiance est érodée. On commence à voir le décalage entre le storytelling futuriste et la réalité industrielle. Et ce n’est pas qu’une question d’ingénierie : c’est aussi une affaire de transparence, de respect des clients, et de promesses tenues.

Pour autant, Tesla reste un pionnier dans son domaine. La course à la conduite autonome est une épreuve de fond, semée d’obstacles techniques, législatifs et éthiques. Mais à force de repousser l’échéance, la marque risque de perdre l’élan dont elle a tant profité. Une chose est sûre : les clients ne sont plus prêts à croire sur parole.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Presse Citron

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