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Une étude explique pourquoi les éléphants sont étonnamment résistants au cancer

De telles recherches pourraient déboucher sur de nouvelles approches pour traiter cette maladie chez l'Homme

Des chercheurs américains ont récemment pu déterminer les principaux mécanismes génétiques contribuant à protéger les éléphants face au cancer, desquels la médecine humaine pourrait potentiellement s’inspirer.

Un nombre élevé de gènes suppresseurs de tumeurs

En dépit de leur taille et de leur longue durée de vie, les pachydermes se révèlent étrangement résistants au cancer. Dans le cadre de travaux présentés dans la revue eLife, une équipe de scientifiques des universités de Buffalo et de Berkeley est parvenue à en identifier la principale raison. Une découverte qui pourrait conduire au développement de nouvelles méthodes de traitement de ce type de maladie chez l’Homme.

« Logiquement, un corps massif renferme davantage de cellules, ce qui devrait se traduire par un risque de cancer plus élevé », explique le biologiste Vincent Lynch, auteur principal de l’étude. « Mais le fait que cela ne soit pas vrai pour toutes les espèces – un paradoxe de longue date dans la médecine évolutionniste et la biologie du cancer – indique que l’évolution a trouvé un moyen de réduire ce risque. »

Afin de déterminer les mécanismes en jeu chez les grands mammifères, Lynch et ses collègues se sont penchés sur les éléphants, ainsi que leurs ancêtres vivants et éteints.

« Nous avons fait des recherches sur le gène TP53, un suppresseur de tumeur bien connu, et avons cherché à savoir si le génome entier de l’éléphant contenait davantage de copies de ce type de gènes, ainsi que si cette tendance était générale ou spécifique à un seul gène », explique Lynch. « Il s’est avéré qu’elle était générale, et que les pachydermes possédaient un nombre élevé de copies supplémentaires de gènes suppresseurs de tumeurs, contribuant tous à leur résistance face au cancer. »

— CI Photos / Shutterstock.com

D’importantes implications

Selon les auteurs de l’étude, les éléphants possèdent non seulement des copies supplémentaires de gènes suppresseurs de tumeurs, mais également des génomes dotés de propriétés duplicatrices uniques, participant probablement à l’éradication des tumeurs cancéreuses.

L’équipe cherche actuellement à savoir comment ces découvertes pourraient contribuer à la prévention ou au traitement du cancer chez l’Homme.

— iacomino FRiMAGES / Shutterstock.com

« En déterminant comment les espèces de grande taille et à longue durée de vie ont développé de meilleurs moyens d’éradiquer le cancer, nous pouvons apprendre quelque chose de nouveau sur le fonctionnement de l’évolution et, espérons-le, trouver des façons d’utiliser ces connaissances afin de mettre au point de nouveaux traitements contre le cancer », conclut Juan Manuel Vazquez, co-auteur de l’étude.

Par Yann Contegat, le

Source: Interesting Engineering

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  • Pourvu qu’on ne se mette pas à utiliser les éléphants comme cobayes à nos expériences !
    Quand l’homme se met à trouver un animal intéressant, on sait comment ça finit …

    • Je suis de votre avis ! On à l’impression que les chercheurs cherchent simplement pour le plaisir de chercher. Trouver est accessoire et les conséquences sur les animaux … Ils s’en fichent

    • Je suis d’accord avec vous. On a l’impression que les chercheurs cherchent simplement pour le plaisir de chercher et les conséquences sur les animaux ils s’en fichent !

  • Bonjour,  Cela fait combien d’années, 50, 60 … que des chercheurs du monde entier étudient et font des recherches sur le cancer et les associations, ligues … continuent de récolter des fonds depuis toutes ces années. J’ai envie de demander « Où va cet argent et à quoi ou à qui sert-il ? ». Qui n’a pas dans sa famille, ses amis, un ou plusieurs cas de décès à cause d’un cancer. Nous sommes de plus en plus nombreux à en mourir, car rares sont les cas de guérison. D’ailleurs, pour le cancer on ne parle pas de guérison mais de « rémission ».

    • Votre méconnaissance de la recherche scientifique est flagrante, plutôt que de la mettre en cause intéressez-vous réellement à ce qu’elle fait, lisez des publications. Qu’il est aisé d’avoir une opinion sur tout sans être expert sur ce que l’on déblatère.

      Je vais vous dire ou part l’argent : Il part dans l’étude de la recherche des mécanismes de transformation cancéreuse ainsi que la recherche de thérapies basées sur les découvertes faites au sujet du cancer. Par exemple la découverte de MDM2 a entrainé la recherche d’inhibiteurs de cette protéine dans le but de favoriser l’action de p53 et la destruction des cellules cancéreuses. Malheureusement cela n’est pas transposable à tous les types de cancers car en fin de compte chaque cancer est à peu près unique. C’est un processus multi-étapes impliquant de nombreux facteurs.

      Proportionnellement parlant, non, on ne meurt pas plus du cancer qu’avant, c’est une belle ânerie que vous propagez et ce genre de discours est délétère à la recherche scientifique. Au contraire la recherche a permis d’augmenter la proportion de rémissions.
      Par contre, de plus en plus de gens ont le cancer, c’est vrai, on peut incriminer notre mode de vie et la pollution environnementale pour cela.

      Effectivement on parle de rémission car le cancer est une maladie chronique qui s’installe au fur et à mesure du temps, au fur et à mesure que le processus de transformation cancéreuse s’installe dans vos cellules « saines » en division. Lors d’une chimiothérapie par exemple vous essayerez d’éliminer les clones les plus délétères, mais le mal est installé depuis longtemps et s’est enraciné dans votre corps, vous n’êtes ainsi pas à l’abri que, soit il y ait un nouveau processus de transformation cancéreuse, soit une cellule souche cancéreuse se réveille pour se multiplier et donner lieu à une nouvelle tumeur, puis se rendorme, la rendant alors insensible aux traitements anticancéreux qui ne ciblent que les cellules actives.

      De plus le cancer est une pathologie qui évolue dans le temps et qui devient résistante aux traitements effectués, en quelques sortes afin de « survivre » elle mime exactement le processus de sélection naturelle, seuls les clones résistants survivront.

      Vous voilà armé pour comprendre les difficultés et les défis de la recherche contre le cancer. En espérant que cela vous soit utile à vous et à vos proches. Prenez soin de vous.

      Cordialement

  • Bonjour,  Cela fait combien d’années, 50, 60 … que des chercheurs du monde entier étudient et font des recherches sur le cancer et les associations, ligues … continuent de récolter des fonds depuis toutes ces années. J’ai envie de demander « Où va cet argent et à quoi ou à qui sert-il ? ». Qui n’a pas dans sa famille, ses amis, un ou plusieurs cas de décès à cause d’un cancer. Nous sommes de plus en plus nombreux à en mourir, car rares sont les cas de guérison. D’ailleurs, pour le cancer on ne parle pas de guérison mais de « rémission ». 

    Et j’en oubliais, tous les articles qui paraissent dans les médias, nous informant des extraordinaires découvertes permettant de traiter tel ou tel cancer … en application dans le réel, ça donne quoi ?

  • Et j’en oubliais, tous les articles qui paraissent dans les médias, nous informant des extraordinaires découvertes permettant de traiter tel ou tel cancer … en application dans le réel, ça donne quoi ?

    • Il y a12 ans que je suis en rémission pour un cancer de la prostate. MERCI aux chercheurs qui travaillent pour nous permettre de vivre. I

  • Le nombre de copies élevées de p53 chez les éléphants est un fait déjà bien connu, mais pas forcément transposable aux autres espèces du fait du trade-off que cela implique. Des expériences chez la souris ont montré que multiplier les copies de p53 chez cette espèce augmentait effectivement significativement sa résistance au cancer, mais diminuait de près de moitié sa durée de vie… (Cellules endommagées/potentiellement cancéreuses beaucoup plus enclines à se suicider).