electron
— © conorwithonen / Flickr

Le monde subatomique est fascinant mais aussi incroyablement mystérieux. La question cruciale de savoir si les électrons peuvent véritablement tourner sur eux-mêmes a longtemps captivé les esprits curieux. Alors que les images simplistes d’électrons en orbite autour d’un noyau rappellent un Système solaire miniature, la réalité subatomique est tout sauf simple. 

Les électrons ne sont pas des planètes miniatures

La représentation d’atomes ressemblant à de petits systèmes solaires, avec des électrons en orbite autour du noyau comme des planètes autour du Soleil, est connue de tous. Malheureusement, cette représentation est profondément trompeuse. En réalité, les électrons sont bien plus énigmatiques : ils apparaissent comme des points sans dimension, dépourvus de longueur, de largeur et de profondeur.

Le « spin » électronique, un concept essentiel en physique des particules, demeure énigmatique. Il ne s’agit en aucun cas d’une rotation physique conventionnelle. En fait, les électrons, loin d’être de petites sphères en rotation, sont plus proches de points sans dimensions apparentes. 

Au cœur de cette énigme réside le fait que le « spin » est une propriété intrinsèque fondamentale des particules subatomiques, tout comme leur charge électrique ou leur masse. Cette caractéristique rend le « spin » électronique encore plus mystérieux, car il est difficile d’imaginer comment un électron, sans dimension discernable, peut avoir une sorte de rotation.

Des observations qui défient l’intuition

Les premiers explorateurs du monde quantique se sont heurtés à plusieurs paradoxes. Parmi eux, la façon dont les électrons réagissent aux champs magnétiques. Au début des années 1920, deux physiciens allemands, Otto Stern et Walther Gerlach, ont réalisé une expérience révolutionnaire en mesurant les champs magnétiques générés par les électrons des atomes d’argent. 

Les données n’avaient aucun sens à moins que les électrons ne possèdent une sorte de rotation propre. Mais ce qui a véritablement dérouté les scientifiques, c’est que cette rotation semblait avoir seulement deux états : strictement « vers le haut » ou « vers le bas » par rapport à un champ magnétique externe.

Ces expériences ont montré que les électrons ne se contentent pas de se déplacer dans l’espace, mais ils doivent également tourner sur eux-mêmes pour expliquer des observations énigmatiques. La découverte du « spin » a conduit à une compréhension plus approfondie de la structure des atomes et des éléments chimiques. 

Le principe d’exclusion

Le physicien Wolfgang Pauli a proposé un principe fondamental visant à expliquer la raison pour laquelle certaines particules ne pouvaient pas occuper simultanément le même espace, contrairement à d’autres. Ce « principe d’exclusion » reposait sur un ensemble de quatre nombres quantiques, dont le dernier restait mystérieux. 

Ce n’est qu’avec les travaux de deux jeunes physiciens, Samuel Goudsmit et George Uhlenbeck, que ce quatrième nombre a été compris comme une représentation du « spin ». En étudiant des spectres de lumière dans des champs magnétiques, ils ont trouvé des preuves indirectes d’un comportement des électrons qui pourrait être assimilé à un « spin ».

— © Gerd Altmann / Wikimedia Commons

Les limites de la compréhension 

Bien que le terme « spin » soit employé pour décrire certaines propriétés des électrons, comme leur comportement magnétique, la notion est déconcertante. Si les électrons étaient de véritables sphères, la vitesse à laquelle ils devraient tourner pour générer les effets observés excéderait dix fois la vitesse de la lumière, ce qui est absurde.

Le « spin » électronique continue de défier les lois classiques de la physique. Les électrons, sans surface définie, ne peuvent pas tourner au sens conventionnel. Les expériences dirigées par Stern et Gerlach elles-mêmes déconcertent, suggérant des orientations strictes et énigmatiques. 

Alors que la science progresse, de nouvelles questions se posent, nous rappelant que l’Univers subatomique est un domaine de découverte sans fin. Le « spin » électronique, avec ses implications allant de la chimie quantique à l’astrophysique, continue de fasciner et d’inspirer les chercheurs à explorer les mystères fondamentaux de notre Univers.

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