Edward Theodore Gein Bolivar, plus connu sous le nom d’Ed Gein, était un tueur en série et voleur de cadavres. Dans les années 50, l’affaire du Boucher de Plainfield fascine tous les États-Unis. En effet, l’homme à tout faire d’un petit village du Wisconsin s’est révélé être un tueur de sang-froid, mais aussi un voleur de cadavres qu’il exhumait pour confectionner des éléments de décoration d’intérieur avec de la peau humaine. Voici l’histoire d’Ed Gein, le tueur qui a inspiré de nombreux films, dont Le Silence des agneaux et Massacre à la tronçonneuse.

Une enfance ponctuée par une éducation particulière

Ed Gein est né à La Crosse, un petit village rural du Wisconsin, le 27 août 1906. Il est le deuxième fils de George et Augusta Gein. L’univers familial dans lequel grandit Ed est quelque peu instable. En effet, sa mère est une luthérienne fanatique persuadée que les femmes sont des « récipients du péché », et donc des créatures immorales. Par ailleurs, elle détestait les hommes, puisqu’ils étaient tous des pécheurs qui s’adonnaient corps et âme à la luxure. En somme, Augusta Gein pensait que dans chaque individu sur Terre, le diable était présent. Ainsi, Augusta se montrait méprisante et dominatrice, autant envers son mari que ses enfants. Jugeant que sa vision du monde était la seule et unique vérité, Augusta Gein l’imposait, même s’il le fallait par la force, à ses enfants et à son mari.

Quant au père d’Ed Gein, il était constamment rabaissé par sa femme qui le traitait d’incapable. Emplie de mépris pour son mari, Augusta priait pour que ce dernier meure, et au cours des années, elle forcait même ses enfants à se joindre à ses prières. Mais George Gein commenca à se montrer violent, et Augusta pria de plus belle. En 1914, la famille Gein s’installa dans une ferme à 6 kilomètres de Plainfield – la famille se retrouva donc encore plus isolée du reste du monde – grâce à l’argent qu’elle avait gagné avec son épicerie. D’ailleurs, Augusta faisait tout son possible pour que ses deux fils aient le moins de contacts avec le monde extérieur. Elle les laissera aller à l’école jusqu’à leurs 13 ans, âge obligatoire à l’époque.

Sainte Mère

Au fur et à mesure des années, Augusta renforca son emprise sur ses fils, et tout particulièrement sur Ed. En effet, Ed Gein était coupé du monde. Le jeune garçon timide était moqué à l’école, et n’avait aucun ami. Dès qu’il pouvait s’en faire un, sa mère intervenait et le sermonnait. Malgré l’opposition catégorique de sa mère, Ed lui obéissait aveuglément. L’emprise qu’avait sa mère était beaucoup trop forte, et il était persuadé qu’elle était l’être le plus bienveillant sur Terre, bien qu’Augusta se montrait violente, insultait souvent ses fils et était convaincue qu’ils seraient des ratés « comme leur père ». Ainsi, les fils Gein ne grandirent qu’avec très peu d’autres contacts en dehors de leurs parents, et eux-mêmes. D’ailleurs, la seule femme à laquelle Ed était attaché était sa mère.

D’un autre côté, Ed Gein admirait énormément son frère aîné, Henry. Effectivement, il considérait son frère comme un très bon travailleur, et tentait de suivre ses pas. En 1940, après la mort de leur père, les deux jeunes hommes commencèrent de petits boulots ici et là, pour aider leur mère, et étaient même considérés comme des travailleurs fiables et honnêtes. Ed Gein appréciait particulièrement faire du baby-sitting, puisqu’il entrait plus facilement en contact avec les enfants qu’avec les adultes. Toutefois, le lien qui unissait Augusta Gein à son dernier-né se renforçait. Ce qu’Henry ne voyait pas d’un très bon œil. En effet, l’aîné Gein considérait la relation entre Ed et sa mère comme malsaine et critiquait souvent cet attachement. Ce qui déplaisait à Ed, voyant sa mère comme la bonté incarnée, il était furieux que son frère n’ait pas la même vision que lui.

Une mort mystérieuse

En 1944, Henry Gein mourut dans des circonstances mystérieuses. Le 16 mai de cette année, les deux frères tentèrent d’éteindre un feu qui s’approchait dangereusement de leur ferme. Durant cet incendie, les deux frères se seraient séparés alors qu’ils tentaient d’éteindre le feu. Alors que les flammes finirent par s’éteindre à la nuit tombée, Ed Gein ne retrouva pas son frère. Il décida donc de contacter la police. Ed conduisit les policiers directement au corps sans vie de son frère. Les conditions de la mort d’Henry Gein étaient quelque peu mystérieuses. En effet, le corps du « disparu » reposait sur un monticule de terre qui n’avait pas été atteint par l’incendie, et présentait des contusions à la tête.

Pourtant, la police n’inculpa pas Ed Gein. Il semblait tout simplement impossible qu’un homme si timide et maladroit ait pu commettre un tel acte. Surtout sur son frère qu’il admirait tant. Officiellement, Henry Gein est décédé d’une « asphyxie due à la fumée de l’incendie ». Nul ne sut exactement ce qui était arrivé à Henry Gein. Est-ce que Ed s’était emporté contre son frère alors que ce dernier critiquait une énième fois sa relation avec sa mère ? Ou était-ce un simple accident ? Quoi qu’il en soit, Ed se retrouva seul avec l’unique personne qui lui importait plus que tout, sa mère. Malheureusement, Augusta décéda le 29 décembre 1945, après une série d’attaques qui l’avaient paralysée. A 39 ans, Ed Gein se retrouva entièrement seul et désemparé dans la ferme familiale loin du reste du monde.

Meurtres et peau humaine

Ed scella les pièces que sa mère avait le plus utilisées. Ainsi, il n’utilisa plus que la cuisine et la petite pièce attenante, comme chambre. Puisque sa mère n’était plus là, Ed s’intéressa à ce qu’elle lui avait toujours interdit : les femmes. Ainsi, il voulut tout apprendre et entama la lecture de magazines pornographiques, de livres d’anatomie. Mais aussi d’articles sur les atrocités de la guerre et des histoires de rites mortuaires anciens. Toutefois, il affectionnait particulièrement la rubrique nécrologique des journaux locaux. C’est ainsi qu’un jour, il apprit le décès d’une femme qui avait été enterrée non loin de la tombe de sa mère. Le soir même, Ed alla déterrer le corps, et pratiqua des actes nécrophiles. Il assura plus tard n’avoir jamais recommencé. Ainsi, Ed Gein continua de voler des corps, récupérant des morceaux de cadavres, tels que des têtes, de la peau humaine, etc.

Massacre à la tronçonneuse
© 1974 VORTEX INC. – Massacre à la tronçonneuse / Allociné

Puis, Bernice Worden disparut en 1954. Trois ans auparavant, Mary Hogan avait disparu dans les mêmes circonstances. Plusieurs témoins affirmèrent avoir vu Ed Gein discuter avec Bernice Worden, et Ed Gein fut interpellé. Les déclarations d’Ed étaient confuses et contradictoires. C’est alors que la police alla perquisitionner la ferme d’Ed Gein et découvrit un lieu digne d’un film d’horreur. L’odeur était insoutenable, dans la cuisine pendait le corps éventré et décapité d’une femme, qui s’avéra être celui de Bernice Worden. Les découvertes horribles se succédèrent. Des abat-jours, des corbeilles, un fauteuil en peau humaine décoraient la maison. Dans une boîte à chaussures, les policiers découvrirent des sexes de femmes desséchés, ainsi qu’une ceinture faite de mamelons, des masques faites de têtes humaines, etc. Mais aussi les têtes de Bernice Worden et Mary Hogan, ainsi qu’un costume entièrement fait de peau humaine, avec des seins et un sexe de femme.

Aveux et procès

Interrogé, Ed Gein finit par tout avouer. Il expliqua comment il avait tué Bernice Worden. Il avait du mal à se souvenir exactement des événements, puisque selon ses dires, il était dans un « état second ». Mais il avoua avoir traîné le corps de Bernice jusqu’à son pick-up, avoir pris la caisse enregistreuse du magasin, et être rentré chez lui. Il confessa aussi avoir tué Bernice d’une balle dans la tête. Lorsque les policiers lui demandèrent comment il s’était procuré les morceaux de cadavres découverts chez lui, Ed Gein répondit qu’il les avait tout simplement volés dans les sépultures du cimetière local. Quelques jours plus tard, il avoua aussi le meurtre de Mary Hogan, qu’il avait aussi tuée « accidentellement ». On diagnostiqua alors une schizophrénie à Ed Gein, maladie accentuée par l’éducation qu’il avait reçue de sa mère et de sa relation malsaine avec elle.

Pendant ce temps, la police continua les découvertes macabres dans la ferme des Gein et la presse s’empara de l’affaire. Ed Gein fit la une des journaux et devint un des cas les plus célèbres jamais documentés mélangeant meurtre, nécrophilie, travestissement (il avoua avoir mis le costume en peau humaine), ainsi que le fétichisme. Cependant, la justice considéra Ed Gein inapte à un procès. Ce n’est qu’une dizaine d’années après les faits, soit en novembre 1968, que la justice déclara Ed Gein apte à un procès. Avec toutes les preuves réunies, il ne fallut qu’une semaine pour que le verdict soit donné. Ed Gein, déclaré « aliéné » au moment du meurtre de Bernice Worden, fut jugé non coupable, car mentalement instable, avant d’être acquitté et envoyé dans un hôpital psychiatrique. Il décéda d’une insuffisance respiratoire le 26 juillet 1984 au Mendota Mental Health Institute.

Ed Gein

Ed Gein a inspiré de nombreux personnages de films d’horreur et thrillers, comme Leatherface dans Massacre à la tronçonneuse, Norman Bates dans Psychose ou encore Buffalo Bill dans Le Silence des agneaux. Pour aller plus loin, voici 8 tueurs en série qui ont marqué l’histoire par leurs crimes effroyables.

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