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Le taux de mortalité de l’infection à virus Ebola est en moyenne de 50 %. Cela fait de cette maladie l’une des infections les plus dangereuses au monde. Si ce virus était déjà très effrayant, il l’est devenu plus encore, car des chercheurs ont découvert qu’il peut persister dans le liquide cérébral et déclencher une nouvelle infection mortelle à tout moment.

Une cachette longtemps cherchée par les scientifiques

Le virus Ebola est une maladie rare et mortelle chez les humains et les primates. On peut le contracter par contact direct avec un animal infecté ou avec une personne malade ou décédée à cause du virus. Depuis la découverte du virus en 1976, l’Ebola est source de nombreuses préoccupations et, même aujourd’hui, certaines épidémies ne sont pas encore maîtrisées. Les préoccupations concernant cette terrible maladie pourraient encore s’intensifier, dans la mesure où une nouvelle étude a montré que le virus Ebola pouvait persister dans le liquide cérébral.

Dans leur étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science Translational Medicine, les scientifiques ont en effet décrit comment le virus Ebola peut persister dans certaines zones du corps et peut réapparaître pour provoquer une nouvelle infection potentiellement mortelle, et ce, même longtemps après un traitement efficace de l’infection initiale. Selon les chercheurs, cela explique pourquoi il y a tant de patients qui tombent à nouveau malades et meurent des mois ou des années après s’être remis de la maladie alors qu’il n’y a aucun contact extérieur avec le virus.

Notons que ce n’est pas la première fois que les scientifiques sont sur la piste de la persistance du virus une fois que l’infection initiale est combattue. C’est cependant la première fois que l’on arrive à déterminer la cachette du virus dans le corps humain. « [Notre étude] est la première étude à révéler la cachette de la persistance du virus Ebola dans le cerveau et la pathologie causant une recrudescence mortelle de la maladie liée au virus Ebola dans le modèle primate non humain », a ainsi déclaré Xiankun (Kevin) Zeng, auteur principal de l’étude, selon un rapport de Medical Xpress.

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Une réinfection ciblée dans le liquide céphalo-rachidien

Pour aboutir à cette importante découverte, les chercheurs ont infecté 36 ​​macaques rhésus avec le virus Ebola, a rapporté Live Science. Les singes ont ensuite été traités avec des anticorps monoclonaux, qui fonctionnent en s’accrochant au virus, interférant ainsi avec sa capacité à infecter les cellules. Après le traitement, les chercheurs ont procédé à des analyses de sang ciblant le matériel génétique (ARN) du virus Ebola. Ils ont également recherché l’ARN viral dans le liquide céphalo-rachidien (le LCR étant le liquide clair qui entoure le cerveau et la moelle épinière) des primates.

Les chercheurs ont découvert qu’entre deux et quatre semaines après l’exposition initiale des singes au virus, sept des singes portaient des niveaux élevés d’ARN d’Ebola dans leur LCR. Deux de ces sept singes sont retombés malades, puis ont fini par mourir 30 et 39 jours après leur exposition initiale au virus. Après avoir autopsié les deux singes, les chercheurs ont constaté qu’en dehors de leur cerveau, aucune autre partie de leur corps n’a montré de signes de réinfection. Chez les autres macaques victimes de réinfection, les chercheurs ont découvert l’ARN viral d’Ebola dans les ventricules cérébraux, les cavités du cerveau où le LCR est produit. Face aux résultats de leur étude, les chercheurs soulignent l’importance d’un suivi à long terme des patients qui se sont rétablis du MVE.

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