Thecodontosaurus — © Mario Lanzas / Wikimedia Creative Commons

De nouvelles recherches permettent de mieux cerner l’étonnante trajectoire évolutive des sauropodes géants de plusieurs dizaines de tonnes tels que le Diplodocus, dont les ancêtres s’avéraient être de minuscules dinosaures morphologiquement bien différents.

Thecodontosaurus antiquus

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Royal Society Open Science, des chercheurs de l’université de Bristol ont récemment reconstitué la structure musculaire des membres de Thecodontosaurus antiquus, dinosaure de la période triasique de la taille d’un loup considéré comme un ancêtre précoce du Diplodocus, emblématique quadrupède à long cou.

« Ce qui est étonnant avec ces os fossilisés, c’est que beaucoup d’entre eux conservent les stigmates et les rugosités laissées par les insertions musculaires », explique Antonio Ballell, auteur principal de l’étude. « Bien préservées, ces caractéristiques peuvent être utilisées en tandem avec la compréhension de la musculature d’espèces animales modernes étroitement apparentées afin de déduire la forme et la direction des muscles des membres des dinosaures, et apporter plus de lumière sur leur apparence et leurs mouvements. »

L’équipe s’est naturellement tournée vers les crocodiliens et les oiseaux modernes, formant le groupe des archosauriens ou « reptiles dominants », auquel appartenaient les dinosaures. « En raison de la ressemblance évolutive, nous pouvons comparer l’anatomie des muscles chez les crocodiles et les oiseaux et étudier les marques laissées sur les os pour identifier et reconstituer la position de ces muscles chez les dinosaures », détaille Ballell.

Structure musculaire des membres de Thecodontosaurus antiquus — © Gabriel Ugueto

Une créature minuscule se distinguant par son agilité et sa rapidité

Cette méthodologie leur a permis de déduire l’orientation et la taille des muscles des membres du Thecodontosaurus, révélant que ce petit dinosaure se déplaçait rapidement sur ses deux pattes arrière et utilisait ses courts membres antérieurs pour saisir sa nourriture.

Ces caractéristiques s’avèrent étonnamment différentes de celles des sauropodes géants apparentés au Thecodontosaurus, qui étaient des quadrupèdes lents et massifs. Toutefois, l’anatomie musculaire de la petite créature bipède présente des signes de développement de nombreuses caractéristiques structurelles ayant permis à ses descendants de passer à la quadrupédie et d’atteindre des dimensions colossales.

« Notre étude ajoute de nouvelles pièces au puzzle concernant la façon dont la locomotion et la posture ont évolué chez les dinosaures et au sein de la lignée des sauropodes géants », explique Michael Benton, co-auteur de l’étude. « La reconstruction des muscles des membres du Thecodontosaurus nous donne de nouvelles informations sur les premières étapes de cette importante transition évolutive. »

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