Il est loin le temps où Detroit était reconnue comme la capitale florissante de l’automobile ; délocalisations, désindustrialisation, déclin démographique, depuis 2011, l’État est officiellement en faillite… Pour faire face à cette situation de crise, les fermes urbaines basées sur l’alimentation collaborative se multiplient à Detroit.

Agrihood, littéralement agriculture de quartier, c’est le nom donné au projet de ferme urbaine créée par la ville de Detroit en partenariat avec l’association locale Michigan Urban Farming Initiative. Grâce à cette initiative hors du commun, c’est tout un quartier défavorisé qui s’est vu transformé en espace cultivable. Avec ses deux cents arbres fruitiers, le jardin fonctionne sur la base du volontariat, chacun peut participer au projet s’il le souhaite à hauteur de ses moyens et du temps qu’il peut y consacrer.

source: The Michigan Urban Farming Initiative

Si l’activité commence à renaître dans cette ville désertée par les entreprises et la croissance, c’est pour le plus grand bien de tous. Frappée par le chômage jusqu’à 50 %, la ville compte 13 % de sa population en situation d’insécurité alimentaire… C’est là qu’Agrihood vient révolutionner le quotidien des habitants de Detroit ; en effet, toutes les denrées issues du jardin sont bio et surtout gratuites, chacun peut venir se servir quand il le souhaite. A l’heure d’aujourd’hui le projet a déjà permis de nourrir 2000 familles avec les 22 tonnes de fruits et légumes qu’il a produites.

Aujourd’hui, environ 1600 fermes urbaines se sont installées à Detroit, un record pour une ville en déclin. Les potagers urbains en libre-service sont nés en 2008 à Todmorden en Angleterre, ils se sont exportés en France en 2011 sous le nom d’ « Incroyables comestibles » et fleurissent actuellement un peu partout sur le territoire.

source: The Michigan Urban Farming Initiative

L’alimentation collaborative et gratuite incarnerait-elle l’avenir de la consommation ? Dans un monde où les crises économiques se multiplient et où des millions d’individus vivent encore sous le seuil de pauvreté, cette proposition mérite d’être examinée ; il reste à espérer que le phénix industriel renaîtra de ses cendres dans l’agriculture urbaine.

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