Depuis sa première parution, Détective Conan ne cesse de regrouper de plus en plus de fans à travers la planète. Que ce soit grâce au manga, aux animes ou aux autres adaptations, la création de G?sh? Aoyama n’a pas fini de faire parler d’elle. Retour sur une oeuvre mythique qui a su traverser les époques.
Si vous ne vous êtes jamais penché sur l’un des nombreux volumes de Détective Conan, il y a fort à parier que vous avez tout de même entendu parler de Shinichi Kudo. La vie du jeune détective de 17 ans bascule le jour où, alors qu’il se promène en compagnie de Ran, son amie d’enfance, il surprend une conversation entre deux membres d’une organisation criminelle, entièrement vêtus de noir. Surpris sur le fait, il est alors assommé et forcé d’avaler une mystérieuse pilule censée le tuer. Heureusement pour notre héros, les effets de ce nouveau poison ne sont pas concluants et au lieu de mourir, Shinichi se retrouve coincé dans le corps d’un enfant. Dans le but de retrouver sa taille et son physique d’adolescent, il va devoir mener l’enquête sur cette mystérieuse organisation.
Pour protéger son identité, Shinichi prend le nom de Conan Edogawa en s’inspirant de l’auteur anglais Arthur Conan Doyle. En attendant de se rétablir, il partage sa vie entre l’école primaire et les enquêtes du célèbre détective privé Kogoro Mouri, le père de Ran qui l’accueille sous son toit.
Publiées pour la première fois en 1994, les aventures de Détective Conan ont très vite trouvé leur public et en conséquence, le shonen fut commercialisé a travers le monde entier : Danemark, Suède, Amérique du Nord, Allemagne, Indonésie ou encore la France voient bientôt apparaître des communautés de fans impatients de connaître la prochaine enquête de Conan. Devant un tel succès, G?sh? Aoyama décide de faire adapter son oeuvre pour le petit écran en 1996 et une fois de plus, les fans sont au rendez-vous. Tout comme pour la version papier, les péripéties de Conan sont diffusées dans le monde entier avant la création de films et le titre du manga est littéralement traduit dans la plupart des pays. Un seul fait exception, les Etats-Unis où le nom change pour Case Closed et cela ne s’arrête pas là puisque certains personnages sont aussi renommés : Shinichi devient Jimmy Kudo et Ran devient Rachel. Au total, l’oeuvre de G?sh? Aoyama est composée d’un peu moins d’une centaine de tomes, plus de 800 épisodes de série d’animation, une trentaine de films et de 21 jeux (tous supports confondus).
Si, dans un premier temps, l’auteur avait décidé de ne pas s’ingérer dans la création des séries et films d’animation dérivés, il changea d’avis et s’intégra dans le processus de création de façon à protéger son oeuvre. Ainsi, de nombreux scripts furent modifiés dans le but de les rapprocher de l’oeuvre originale.
Ce récit fascinant est destiné aux enfants et pourtant, les criminels que le héros pourchasse sont souvent d’une réelle violence. Aux Etats-Unis, certains épisodes ont valu à la série de quitter les canaux destinés aux jeunes spectateurs pour s’installer sur les chaines d’adolescents et d’adultes telles qu’AdultSwim. Ces affaires criminelles sont influencées par l’entourage de l’auteur et notamment par son éditeur qui participe à la création des différents stratagèmes de l’histoire en donnant quelques idées. On retrouve aussi des éléments qui nous rappellent les succès littéraires de grands auteurs du siècle dernier : Agatha Christie, Maurice Leblanc ou Arthur Conan Doyle sont souvent cités dans les différentes aventures de Conan comme références : en plus d’un sens aigu de déduction et d’observation, le personnage se sert de sa culture générale pour résoudre des crimes. Enfin et de façon à développer des intrigues assez réalistes, Aoyama se renseigne auprès des forces de police et notamment la Police Métropolitaine de Tokyo pour connaître les termes et usages de la profession.
Les hommages aux grands noms du roman policier ne s’arrêtent pas à de simples références : les auteurs préférés d’Aoyama ont, en effet, influencé jusqu’aux noms des personnages. Vous l’aurez compris, Conan tire son prénom d’Arthur Conan Doyle mais il n’est pas le seul à porter le nom d’un illustre écrivain : Mouri est tiré du prénom de Maurice Leblanc, le père d’Arsène Lupin. Le professeur Agasa, ami et voisin de Shinichi, a hérité du nom modifié d’Agatha Christie et le commissaire de police Jûzo Megure est un hommage à Jules Maigret.
Nombreux sont les lecteurs de la première heure à attendre le dénouement de cette histoire : Qui sont ces hommes en noir ? Qui est à la tête de cette organisation ? G?sh? Aoyama, qui n’a pas prévu de faire de grandes révélations, s’amuse tout de même, au détour d’un plateau de télévision, à donner quelques indices : le grand méchant aurait déjà croisé la route du héros et pire que tout, les lecteurs connaissent déjà son nom. Aoyama fait avancer l’intrigue petit à petit sans pour autant en dire trop, de façon à nous faire profiter des aventures de Conan encore longtemps.
Avec autant de films, d’épisodes et de jeux, il est assez évident que Détective Conan a marqué dès ses débuts la culture geek et la culture populaire du monde entier. Un succès fulgurant qui n’est pas si étonnant quand on prend en compte les nombreuses oeuvres de qualité qui ont influencé le travail de G?sh? Aoyama. Shinichi Kudo nous fascine aussi bien par son esprit de déduction que par son histoire et, chez SooGeek nous en sommes sûrs, il n’a pas fini de nous surprendre. Du manga aux films en passant par les jeux vidéo, quelle est votre adaptation préférée des aventures de Conan ?