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Le site de Baza-1, situé dans le sud de l’Espagne, a livré une découverte archéologique exceptionnelle. Des fouilles ont révélé des centaines de fossiles d’animaux datant de plus de 4 millions d’années, témoignant de la biodiversité passée. Parmi eux, le fossile d’une dent de crocodile africain a attiré l’attention, révélant un aspect inédit de la faune européenne à une époque reculée.
Une richesse fossilifère
Le site de Baza, découvert en 1996, a été fouillé systématiquement depuis le début du nouveau millénaire. Les scientifiques y ont extrait plus de 2 000 fossiles, provenant d’une zone relativement petite de 320 mètres carrés environ. Cette collection de fossiles est particulièrement importante en raison de son ancienneté, remontant à 4,5 millions d’années. C’est une période de l’histoire de la Terre que nous connaissions peu jusqu’à présent.
Ce site archéologique s’est avéré être une source précieuse d’informations, offrant un aperçu unique de la faune de l’époque. Parmi les trouvailles remarquables, il y a les ossements de mastodontes, d’anciens mammifères proches des éléphants, qui ont disparu depuis longtemps. En outre, des restes de rhinocéros, de diverses espèces de chevaux, de bovidés de différentes tailles, de cervidés grands et petits, de porcs, de grands carnivores, de tortues et de nombreux petits mammifères, tels que des rongeurs, des lapins et des musaraignes, ont été mis au jour.
Retour à l’époque des géants
La découverte des ossements de mastodontes est particulièrement notable. Ces créatures étaient les colosses de l’âge préhistorique, parents éloignés des éléphants actuels. Leur présence sur le site de Baza nous renseigne sur la diversité des géants de l’époque. Les rhinocéros, aussi présents, révèlent des aspects de l’ancienne faune européenne qui étaient jusque-là inconnus.
De plus, la variété des herbivores, comprenant des chevaux, des bovidés, des cervidés et des porcs, indique un écosystème complexe et varié. Ces animaux étaient accompagnés de grands carnivores, créant un équilibre fragile mais fascinant au sein de cette ancienne communauté animale. En dévoilant ces éléments, le site de Baza-1 nous permet de mieux comprendre les interactions entre les différentes espèces de l’époque.
La dent du mystère
L’une des découvertes les plus surprenantes est la dent de crocodile, une première pour le site de Baza-1. Les chercheurs ont identifié cette dent comme appartenant à une espèce de crocodile africain. Cette découverte apporte un éclairage nouveau sur la faune européenne de l’époque, amenant à revoir les connaissances sur la migration des espèces entre l’Afrique et l’Europe.
Les chercheurs expliquent que ce crocodile africain a atteint la péninsule ibérique il y a plus de 6 millions d’années, traversant un bras de mer avant que la Méditerranée ne se dessèche lors de la crise de salinité du Messinien. Cette espèce serait donc le dernier représentant de sa lignée en Europe.
Une époque révélée
La crise messinienne, un événement géologique majeur survenu il y a environ 6 à 5,3 millions d’années, a entraîné des changements radicaux dans la géographie de la Méditerranée. La mer s’est temporairement isolée de l’Atlantique, laissant derrière elle des étendues d’eau salée inhospitalières.
L’inondation de Zanclean, qui a marqué la fin de cette période, a rétabli la connexion entre la Méditerranée et l’Atlantique. Le site de Baza-1 nous offre un aperçu précieux de cette période clé de l’histoire de la Terre, lorsque les continents étaient reliés d’une manière très différente de celle d’aujourd’hui.
Les chercheurs espèrent que des analyses plus approfondies des fossiles découverts permettront de mieux comprendre l’environnement ancien, caractérisé par un climat tropical/subtropical, des températures élevées et des précipitations abondantes. Cet écosystème comprenait de vastes forêts ainsi que des zones ouvertes où broutaient des herbivores, dont les chevaux à trois orteils, offrant ainsi un éclairage précieux sur la biodiversité passée de la région. Pour aller plus loin, voici 10 choses que vous ne saviez probablement pas sur les ancêtres des crocodiles.