Un projet d’arrêté annoncé dans l’Oise fait bondir les associations de protections des animaux et de la nature. En effet, la préfecture du département français souhaite durcir la régulation des blaireaux européens en autorisant les tirs de nuit et le piégeage. Une autorisation qui diminuerait la population de blaireaux dans la région.

Un arrêté pour chasser le blaireau

Il ne fait plus bon de vivre dans l’Oise pour les blaireaux européens (Meles Meles). En effet, depuis le 13 mai, un projet d’arrêté préfectoral vise à durcir la régulation de ces animaux dans la région. Il est ouvert à la consultation publique jusqu’au 3 juin 2017. Que se passerait t-il pour le blaireaux si la mesure était approuvée ? Il serait désormais possible aux lieutenants de louveterie et à toute personne possédant un agrément préfectoral adéquat d’organiser des battus la nuit avec des armes à feu équipées de silencieux et munis de lampes, jusqu’au 31 décembre 2017.

Le piégeage sera également autorisé. Cette technique de chasse consiste à utiliser divers dispositifs, comme les cages trappes, les collets à arrêtoir et les pièges à lacets. Ces pièges sont principalement destinés à tuer les animaux. Ils pourraient aussi viser d’autres animaux présents sur le territoire. Ils seraient utilisés en complément du déterrage, une méthode de chasse qui pousse les animaux hors de leurs terriers à l’aide de chiens de chasse.

Le blaireau est l’animal le plus gros de la famille des mustélidés

Une chasse peu justifiée

Pour beaucoup d’associations de protection des animaux, cet arrêté est injustifié. Selon la préfecture, le blaireau causerait de « lourds dégâts agricoles » et un « préjudice économique aux agriculteurs ». Désormais, à partir de 76 euros de dégâts minimum causés sur tout une commune, la chasse aux blaireaux serait autorisée. Cependant, comme l’affirme la Société Française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM)n « aucun élément présenté ne permet de confirmer la réalité de ces dégâts ». D’autant plus que, dans l’alimentation du mustélidé, la consommation de cultures agricoles reste marginale.

La préfecture indique dans son projet d’arrêté l’observation d’une importante présence de ces animaux sur le territoire. Encore une fois, la SFEPM souligne la nature infondée de cet argument qui ne découle d’aucune étude valable qui justifierait cette présence dite importante du blaireaux. Le département de l’Oise affirme également que le blaireau serait un animal porteur de la tuberculose bovine, et que cet arrêté aiderait à diminuer les risques. Ici encore, un argument qui pose problème. En effet, l’Oise est classée au niveau 1 de la surveillance de la tuberculose bovine selon le bilan du dispositif Sylvatub (paru en 2016), soit le niveau de risque le plus faible.

Le mustélidé a disparu d’une partie de son aire de répartition naturelle du fait de la chasse et du piégeage

Le blaireau, un réel problème dans l’Oise?

La SFEPM souligne que ce projet d’arrêté « contrevient à la Convention de Berne qui interdit l’usage du collet et des tirs de nuit avec sources lumineuses ». Dans des cas exceptionnels, des dérogations peuvent être délivrées. Cependant, au vue des diverses observations des associations de protection de la nature et des animaux et des arguments discutables émis par la préfecture, la situation dans l’Oise concernant le blaireau européen ne serait pas exceptionnelle. Cet acharnement contre le mustélidé de la part du département reste alors incompris.

La blaireau, comme le renard, est un animal discret et timide
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