Une hécatombe de moules vertes

Sur une plage du Northland, la région la plus septentrionale de l’île du Nord en Nouvelle-Zélande, environ 500 000 moules vertes de Nouvelle-Zélande (Perna canaliculus) ont été retrouvées “cuites” par le soleil. Ces morts massives sont le résultat de deux phénomènes : un climat exceptionnellement chaud et des marées basses en milieu de journée, qui ont laissé les crustacés à la merci du soleil à un moment de la journée où celui-ci était le plus intense. Résultat : des centaines de milliers de moules mortes sur les rochers, leurs coquilles béantes et leur chair brûlée.

La région connaît actuellement un épisode de chaleur et de sécheresse exceptionnel pour la saison. Les effets de la sécheresse ont été graves, à tel point que les oiseaux kiwis ont péri alors qu’ils recherchaient de l’eau, et des citernes d’eau douce ont été transportées par camion pour remplir les réservoirs d’eau de pluie dans les communautés éloignées.

— Formatoriginal / Shutterstock.com

Un habitant de la région, Brandon Ferguson, a filmé l’hécatombe et posté la vidéo sur les réseaux sociaux. « Ça sentait la mort et la plupart des coquilles avaient déjà été vidées par des goélands et d’autres animaux marins, mais il y avait encore des centaines de moules pleines, des moules mourantes et des moules mortes, et certaines flottaient juste dans la marée« , a-t-il déclaré au journal Northern Advocate.

Le ministère des Industries primaires a déclaré qu’il enquêtait sur cet évènement et a exhorté les gens à ne pas ramasser ni manger les moules affectées.

THERES NO MORE MUSSELS AT THE BLUFF!! THEY'RE ALL DEAD THE WHOLE FUCKEN LOT

Publiée par Brandon Ferguson sur Samedi 8 février 2020

Un écosystème menacé de disparition

Interrogé par The Guardian, le biologiste marin de l’université d’Auckland, Andrew Jeffs, s’inquiète de cette forte mortalité provoquée par le réchauffement climatique chez les espèces côtières. « Ces zones soumises aux marées sont déjà des endroits où la vie est compliquée et les fortes chaleurs de l’été les rendent encore plus difficiles à vivre. Ce sont seulement les animaux et les plantes les plus robustes qui pourront survivre là-bas. »

Mais selon un rapport du gouvernement néo-zélandais de 2019, les températures globales de la surface de la mer dans les quatre régions océaniques de la Nouvelle-Zélande ont augmenté entre 0.1 et 0.2 °C par décennie entre 1981 et 2018. Plus l’eau est chaude, moins elle est capable d’absorber les gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone, qui sont alors libérés dans l’atmosphère et ont un fort impact sur le changement climatique. « La croissance des espèces dans les océans est affectée, et les communautés côtières et les habitats sont menacés par les inondations et l’élévation du niveau de la mer. »

Les moules sont écologiquement très importantes pour l’environnement côtier de la Nouvelle-Zélande, mais il est probable qu’elles disparaissent des zones récifales selon le biologiste Andrew Jeffs, car les conditions deviennent de plus en plus défavorables, surtout pendant l’été. « Il s’agit de systèmes de récifs entiers à grande échelle qui s’assèchent et meurent, a-t-il déclaré. Nous allons tout simplement les perdre. »

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