Selon une récente étude menée par des chercheurs mexicains, les déjections d’oiseaux marins représentent une source indispensable de nutriments dans les zones côtières, et permettent de préserver leurs écosystèmes.

 

Les vertus écologiques insoupçonnées du guano

Également appelé guano, les déjections d’oiseaux marins regorgent de nutriments essentiels comme l’azote et le phosphore. Lorsque les volatiles se rassemblent pour se reproduire, ils peuvent en produire des quantités absolument phénoménales. Selon l’étude publiée cette semaine dans la revue Nature Communications, cela représente chaque année 591 millions de kilos d’azote et 99 millions de phosphore.

Connaître la quantité d’azote et de phosphore rejetée par les oiseaux marins aide les scientifiques à prédire les changements environnementaux qui pourraient avoir lieu s’ils venaient à disparaître. L’équilibre de certains écosystèmes aquatiques dépend en effet de la concentration de ces nutriments : si elle est trop faible, les espèces qui en dépendent connaissent des problèmes de croissance; et si elle est trop forte, des algues prolifèrent, pompent l’oxygène et tuent les poissons.

Mieux comprendre le délicat équilibre qui régit les écosystèmes aquatiques

En prenant en compte le nombre d’oiseaux qui affluent vers les sites de reproduction, leur taille, et le temps qu’ils y passent, les chercheurs de l’Université Autonome de Basse-Californie ont réussi à calculer la quantité d’azote et de phosphore produite chaque année par les millions d’oiseaux marins qui peuplent notre planète, et elle serait équivalente à celle générée par l’industrie de la pêche.

Bien que de trop grandes quantités d’azote et de phosphore générées par la pollution agricole ou l’industrie puissent créer des zones mortes lorsqu’elles sont rejetées dans l’océan – comme c’est actuellement le cas dans le Golfe du Mexique – celles produites par les oiseaux marins vont s’infiltrer dans le sol des zones côtières, et venir enrichir les nappes souterraines, les cours d’eau, les lacs, les océans… et ainsi participer à l’équilibre écologique de leurs écosystèmes.

De plus, leurs déjections auraient aussi un impact positif sur les coraux situés à proximité de grandes colonies aviaires, en agissant comme un engrais surpuissant.

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