Le nombre de séries prometteuses injustement annulées avant même de pouvoir s’installer est incalculable. Depuis des années, des producteurs et réalisateurs visionnaires se lancent dans des récits exportés sur petit écran sans jamais connaître une gloire méritée ou ne serait-ce qu’avoir le droit de développer un tant soit peu leurs récits. Voilà le sort qu’a connu Defying Gravity, une coproduction américaine, canadienne, britannique et allemande de 2009, terminée avant même d’avoir commencé. SooGeek s’est penché sur cette série qui mérite votre attention.


L’histoire nous emmène jusqu’en 2052, dans une époque où la conquête spatiale est avancée et où un groupe de quelques astronautes se lance dans une mission des plus périlleuses. Composée de 4 femmes et de 4 hommes de pays différents, la petite équipe se retrouve embarquée à bord d’un vaisseau nommé Antares, à travers le système solaire pour une mission d’exploration. Voilà un challenge pour la NASA qui souhaite faire le tour des 7 planètes qu’elle observe depuis des années, en débutant par Vénus. Plus qu’une simple aventure scientifique, l’organisation pense reconquérir le cœur des Américains en réussissant à compléter sa mission : la dernière ayant tourné à la catastrophe après que la moitié d’un équipage a été abandonné sur Mars suite à de mauvaises conditions climatiques. Pour renouveler son image, la NASA décide d’enregistrer et de diffuser chacune de leurs actions sous la forme d’un documentaire.
Un point reste tout de même mystérieux : quel est le but réel de la mission ? Une simple promenade dans l’espace ? Ce n’est qu’au fur et à mesure de la série que la raison d’une telle entreprise est découverte : à bord, avec les astronautes, vit une entité nommée Bêta qui modifie le comportement des voyageurs et leur mission semble être de retrouver Gamma sur Vénus.

C’est donc 8 personnes différentes que le spectateur découvre dès le début de la série. A la façon d’un Lost, les héros se dévoilent au travers de flashbacks finement calculés qui n’entravent pas la bonne avancée de la série. Lors de l’annonce de la sortie de la série, elle fut décrite comme un Grey’s Anatomy de l’espace. Si la chaîne ABC mettait en avant les producteurs en commun des deux séries dans le but de mettre son nouveau-né en avant, les spectateurs déçus ont vite eu fait de tourner l’information en blague, comme une pique lancée au réalisateur.

defiying-gravity-abcDe fait, la série ne se concentre pas totalement sur la science-fiction mais développe énormément les relations entre les personnages. Ces derniers, enfermés ensemble et entourés du vide intersidéral, auront vite fait d’apprendre à se connaître et les amourettes qui naitront prendront énormément de place dans l’histoire de la série. Un point faible pour les amateurs de science-fiction pure et dure mais un aspect positif quant à l’ouverture du genre à un public plus large.

Derrière cette série, on retrouve James D. Parriott, qui n’en était pas à sa première création fantaisiste : en 1983 il travaillait déjà sur Voyagers ! et avant cela, sur L’Incroyable Hulk ou Bionic Woman. Un connaisseur donc, qui s’est, cette fois-ci, inspiré d’une mini-série de reportage diffusée sur la chaîne BBC en 2004 : Space Odyssey : Voyage to the Planets (Odyssée de l’espace, un voyage vers les planètes). Il n’aura pas fallu longtemps à Parriott pour trouver preneur et c’est grâce à la collaboration de différents studios de production que la série put voir le jour avant d’être proposée à la diffusion dans différents pays.

serie-defying-GravityElle avait tout pour réussir : un scénario intéressant, des personnages différents les uns des autres, une entité mystérieuse mais aussi et surtout un créateur de talent. Oui mais voilà, ce ne fut pas le cas : il y a différentes raisons à cela et la première vient très clairement de la série. Malgré un grand potentiel, la série n’était pas fascinante : les personnages se révélaient intéressants mais finissaient souvent par énerver le spectateur. De plus, un manque d’originalité flagrant se retrouvait dans la morale de son histoire : l’ambition des hommes y est gentiment remise à sa place sans que cela ne prenne plus d’importance et on y dénonce l’invasion de la télévision, présente partout et, semble-t-il, jusque dans l’espace sans vraiment oser bousculer le public.

Autre point négatif, le mélange du space opera et du soap de Grey’s Anatomy : on retrouve tous les clichés de la seconde série, sexe, amourettes, grossesses auront vite eu fait de dégoûter les spectateurs. Sans grande surprise, la série est annulée après sa première saison, laissant quelques épisodes non diffusés mais ajoutés au coffret DVD.

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Une bonne idée venue d’un scénariste talentueux à la carrière prolifique, voilà de quoi faire saliver n’importe quel sériephile et si la série promettait une promenade mouvementée aux quatre coins de la Voie lactée, c’est pour beaucoup une déception. Defying Gravity ne fait pas partie du top 10 des meilleures séries de science-fiction mais elle n’en est pas moins une création à regarder : courte, elle s’observe facilement et constitue un bon divertissement.

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