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L’année dernière, les Philippines ont enregistré 43 décès de défenseurs de l’environnement, ce qui en fait l’un des pays les plus dangereux au monde pour les militants écologistes.

Une population et des terres menacées

Qui aurait pu croire que protéger notre planète et ses écosystèmes serait un risque pour sa vie ? Alors que des défenseurs et militants écologistes partout dans le monde se battent pour le bien-être de notre planète, leurs vies sont à leur tour menacées. Triste constat pour les Philippines que de se voir accorder le titre de ‘pays le plus dangereux d’Asie pour les défenseurs de l’environnement’. Selon le dernier bilan annuel de l’ONG britannique Global Witness, 43 défenseurs de l’environnement sont morts en 2019.

Un chiffre en nette augmentation depuis l’arrivée au pouvoir du président Rodrigo Duterte, en 2016. Le précédent bilan faisait état de 30 morts en 2018. Comme le rapporte Global Witness, « près de 90 % des activistes tués en 2019 dans tout le pays l’ont été à Mindanao et Negros ». La raison ? Ces deux îles de l’archipel sont riches en ressources naturelles. La première est riche en production de caoutchouc naturel, d’ananas et réserves en or. Mais elle est aussi en proie à d’incessants affrontements entre la population musulmane et l’armée du gouvernement. La seconde possède une production importante de sucre. 

Par ailleurs, les îles de Mindanao et Negros regroupent de nombreux militants et défenseurs de l’environnement. Depuis des années ils réclament au gouvernement des mesures pour lutter contre la pauvreté et les inégalités. « Les grands groupes, les hommes politiques influents et les propriétaires terriens bien installés continuent de s’enrichir en négligeant totalement les droits et le bien-être des communautés locales, et la vie des défenseurs de l’environnement », précise le rapport de l’ONG. 

Un gouvernement opposé aux défenseurs philippins

Comme n’importe quelle île ou bord de mer dans le monde, les Philippines sont aux premières loges des conséquences du réchauffement climatique. Hausse des océans et phénomènes naturels comme les typhons se font de plus en plus ressentir. Sans compter les nombreux débris de plastiques qui s’amassent sur les plages. Les premiers touchés sont les autochtones. Ce sont aussi les premières victimes des forces armées et groupes paramilitaires qui sévissent dans ces zones. 

Si la plupart d’entre eux se battent pour leurs terres (souvent ancestrales), ils se battent aussi contre la construction de projets. Le rapport de Global Witness mentionne le projet d’un barrage hydroélectrique sur l’île de Mindanao. Ce dernier, soutenu par la Chine, prévoit un coût de 800 millions de dollars tandis qu’il forcera le départ de 700 familles de l’île.

Malheureusement, la tendance n’est pas à la baisse, la destruction des forêts se faisant ressentir. Autre constat alarmant, la politique entamée par Duterte menace sans relâche les militants et activistes philippins. Leur combat est balayé et assimilé à des actes de rébellion (souvent communistes) répréhensibles aux Philippines. 

Sur fond de problèmes socio-écologiques, la politique du président Duterte réprimande de plus en plus les activistes locaux. Tuée ou déplacée de force, la population de ces îles doit maintenant faire face à une loi renforçant davantage les forces armées du pays. 

La situation des Philippines vous inquiète-t-elle ? 

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