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Des scientifiques observent pour la première fois des virus s’attacher à d’autres virus

Ces minuscules organismes ont plus d’un tour dans leur sac

Image au microscope électronique à transmission d’un virus satellite attaché à un virus auxiliaire — © Tagide deCarvalho / UMBC

Des scientifiques ont observé pour la première fois une étrange interaction : des virus s’accrochant physiquement à d’autres virus afin d’insérer leurs gènes dans les cellules de l’hôte.

Virus auxiliaires et satellites

Les virus sont connus pour infecter les cellules des animaux, des plantes et même des bactéries. La relation la plus étroite existant entre ces organismes implique des virus « auxiliaires » et « satellites », ces derniers ayant besoin de l’aide des premiers pour survivre. Habituellement, cela signifie rester à proximité, mais dans une nouvelle étude, les scientifiques ont repéré des virus satellites s’attachant systématiquement à leurs auxiliaires.

La découverte a été faite dans le cadre d’un projet universitaire sur des phages (virus infectant les bactéries), isolés à partir d’échantillons environnementaux et envoyés à des laboratoires pour être séquencés. Si les chercheurs ont effectivement trouvé l’ADN d’un virus attendu, appelé MindFlayer, dans un échantillon, une signature génétique inconnue, suggérant une contamination, a également été identifiée. Des expériences répétées ont donné les mêmes résultats.

Intrigués, les membres de l’équipe ont examiné les échantillons à l’aide d’un microscope électronique à transmission. À leur grande surprise, ils ont découvert qu’un minuscule virus satellite (appelé MiniFlayer) était solidement fixé au « cou » de son homologue auxiliaire.

— Gorodenkoff / Shutterstock.com

« Personne n’avait jamais vu un bactériophage – ou tout autre virus – s’attacher à un autre virus », souligne Tagide deCarvalho, auteur principal de l’étude, publiée dans le Journal of the International Society of Microbial Ecology.

80 % des phages observés concernés

Et il ne s’agissait pas d’un cas isolé : 80 % des phages observés étaient concernés, tandis qu’une partie des 20 % restants portaient les stigmates d’une telle interaction.

L’analyse subséquente des génomes du virus satellite et du virus auxiliaire, ainsi que de l’hôte, a révélé que, contrairement à tous les autres virus satellites connus, MiniFlayer était dépourvu d’un gène l’aidant à « envahir » l’ADN de l’hôte, impliquant qu’il doive rester arrimé à son virus auxiliaire pour se répliquer à l’intérieur de l’une de ses cellules.

Pour l’équipe, la prochaine étape consistera à déterminer si un tel mécanisme s’avère commun à d’autres virus.

Par Yann Contegat, le

Source: New Atlas

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