Des archéologues ont trouvé de nouveaux dessins dans le désert péruvien. Cette observation faite grâce à des drones pourrait bien nous permettre d’en savoir plus sur la culture Nazca.

DE NOUVEAUX DESSINS DÉCOUVERTS

Les archéologues péruviens ont découvert une cinquantaine de nouveaux dessins dans le désert situé au sud du Pérou. C’est dans cette même zone qu’avaient été découverts les célèbres géoglyphes Nazca, ou plus communément lignes Nazca, en 1927.

Parmi ces nouveaux géoglyphes, si certains peuvent provenir des Nazcas (entre 200 et 700 ap. J.-C.), la plupart seraient antérieurs et sont plutôt attribués aux tribus Topará et Paracas (- 500 et 200 ap. J.-C.). La différence majeure entre ces deux ères est la typologie des dessins. Les Nazcas ont plutôt fait des dessins très géométriques, utilisant des polygones et des lignes, alors que les Paracas représentaient plutôt des scènes des chasse ou de guerre avec des figures humaines. De plus, les géoglyphes Nazcas ne sont visibles que depuis le ciel alors que ceux des Paracas ont été faits à flan de colline pour que les villages puissent les voir.

UNE OBSERVATION POSSIBLE GRÂCE À LA TECHNOLOGIE

Avec le temps et l’érosion, les lignes sont devenues quasiment indétectables à l’œil nu, si bien que l’observation de ces nouveaux dessins n’a été possible que grâce aux nouvelles technologies employées : les drones et la plateforme GlobalXplorer.

GlobalXplorer est une plateforme d’observation spatiale créée par l’archéologue Sarah Parcak, (qui a remporté le prix TED en 2016 grâce à ce projet). Des satellites sont envoyés dans l’espace à partir de celle-ci et cartographient les zones archéologiques afin de faire de nouvelles découvertes et de détecter d’éventuelles zones pillées. C’est dans ce contexte qu’ont été découverts ces nouveaux dessins. En effet, après la détection de la zone par GlobalXplorer, l’équipe archéologique de Luis Jaime Castillo Butter, professeur à l’Université pontificale catholique du Pérou, a découvert des restes d’anciennes mines illégales, mais c’est l’observation aérienne faite avec les drones qui a permis de découvrir que derrière tout ça se cachaient de nouveaux géoglyphes.

DES RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES DIFFICILES

Ces recherches archéologiques, bien que possibles grâce aux avancées technologiques, restent très difficiles à mener. En effet, on rapporte qu’une ancienne manifestation de Greenpeace en 2014 aurait grandement altéré certains dessins près de la zone du grand Colibri Nazca. Pour aider les restaurations, les États-Unis ont fourni une participation financière. Néanmoins, la région reste grandement menacée par les pilleurs et l’expansion urbaine.

Pour l’instant, les nouvelles lignes découvertes ne sont pas en danger imminent puisqu’elles se trouvent à proximité du site inscrit comme patrimoine mondial par l’UNESCO. Elles n’ont toutefois toujours pas été reconnues par le ministère de la Culture du Pérou, mais les procédures, pour ce faire, vont plutôt dans ce sens. « C’est une lutte permanente. La documentation et la géolocalisation des sites sont la meilleure protection que nous pouvons leur offrir.», déclare Luis Jaime Castillo Butter. D’autres sites potentiels ont été découverts par GlobalXplorer et attendent d’être observés de plus près par les équipes d’archéologues. La liste des géoglyphes de la région pourrait bien s’allonger.

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