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Le cycle mondial de l’eau est déséquilibré « pour la première fois dans l’histoire de l’humanité »

Cette crise menace plus de 50 % de la production alimentaire mondiale au cours des prochaines décennies

Cycle Eau
— Manoej Paateel / Shutterstock.com

Le cycle mondial de l’eau est aujourd’hui gravement perturbé, menaçant la sécurité alimentaire et le bien-être humain. Un rapport récent de la Commission mondiale sur l’économie de l’eau alerte sur la situation dramatique de l’eau douce, directement impactée par les changements climatiques et la gestion inadéquate des ressources hydriques. Cette crise, qualifiée de sans précédent, exige une attention immédiate et des actions concrètes pour éviter des impacts irréversibles d’ici quelques décennies.

Une pression accrue sur l’eau douce et les systèmes alimentaires

Selon les conclusions de la commission, près de 3 milliards de personnes vivent dans des zones où les ressources en eau sont soumises à une pression insoutenable. Cette situation résulte en grande partie des effets combinés du changement climatique et de pratiques agricoles intensives qui épuisent les sols. Plus de la moitié de la production alimentaire mondiale dépend de ces zones menacées, ce qui pose des risques considérables de déstabilisation des chaînes d’approvisionnement et de la sécurité alimentaire d’ici les 25 prochaines années.

Par ailleurs, les effets du stress hydrique ne se limitent pas aux régions en crise : ils engendrent des répercussions économiques d’une ampleur mondiale. Le rapport prédit que si cette tendance n’est pas inversée, jusqu’à 8 % du produit intérieur brut (PIB) mondial pourrait être perdu d’ici 2050, avec des impacts encore plus lourds pour les pays à faible revenu, où les pertes pourraient atteindre 15 %.

Les perturbations du cycle hydrologique mondial entraînent une raréfaction des précipitations, principale source de toute l’eau douce. Johan Rockström, coprésident de la commission et directeur de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur le climat, met en garde contre ce déséquilibre inédit du cycle de l’eau, déclarant que « les précipitations ne sont plus fiables en raison des modifications climatiques et des changements dans l’utilisation des sols ». 

Une surexploitation des ressources hydriques

Cette variabilité compromet les besoins fondamentaux en eau de chaque personne, estimés bien au-delà des 50 à 100 litres d’eau par jour actuellement pris en compte par les gouvernements. En réalité, une vie décente nécessiterait une consommation moyenne de 4 000 litres d’eau par jour, en tenant compte des biens et services essentiels, un chiffre difficilement atteignable dans de nombreuses régions.

Les initiatives actuelles visant à remédier aux pénuries d’eau se concentrent principalement sur les ressources visibles comme les rivières et les aquifères, dites « eau bleue », mais négligent « l’eau verte » — l’eau contenue dans les sols et la végétation. Cette dernière est essentielle pour l’agriculture et contribue à la moitié des précipitations mondiales via les rivières atmosphériques. 

De nombreuses régions, comme l’Inde, la Chine, la Russie et certaines parties de l’Europe, dépendent de ce flux d’eau verte pour leur approvisionnement agricole. Cependant, la dégradation des écosystèmes et la hausse des températures mettent en péril cette ressource, aggravant les phénomènes climatiques extrêmes tels que sécheresses, inondations et fonte accélérée des glaciers.

Une gestion de l’eau à repenser

La sous-évaluation économique de l’eau dans plusieurs régions contribue également à aggraver la crise. Des secteurs gourmands en eau, comme les centres de données et les centrales électriques, bénéficient souvent de l’eau à bas coût dans des zones déjà sous tension. La commission propose des solutions pour améliorer la répartition de l’eau, notamment en révisant les tarifs, en offrant des subventions plus ciblées, en promouvant des régimes alimentaires à base de plantes, et en augmentant le recyclage des eaux usées.

Selon Ngozi Okonjo-Iweala, directrice de l’Organisation mondiale du commerce et coprésidente de la commission, « cette crise peut devenir une opportunité pour transformer l’économie de l’eau et intégrer des systèmes plus durables et équitables ».

La Commission mondiale sur l’économie de l’eau, fondée en 2022 par les Pays-Bas, appelle les décideurs à agir sur la base des recommandations de son rapport de 202 pages, fruit d’une collaboration avec des scientifiques et des économistes de renom. Le rapport, publié en octobre, expose les aspects complexes de la crise de l’eau et les solutions concrètes pour répondre aux défis d’approvisionnement, de conservation et de gestion de cette ressource vitale. Par ailleurs, comment l’humanité pourrait-elle éviter une guerre de l’eau ?

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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  • Le problème initial, et l’article n’y fait pas du tout allusion, c’est la surpopulation de la planète. 7 a 8 milliards d’habitants, c’est beaucoup trop élevé par rapport aux ressources que la planète peut offrir en eau et en nourriture.