Durant un référendum, la Suisse a enfin voté une nouvelle loi pour lutter contre l’homophobie. Cette loi stipule notamment que l’homophobie sous forme de discrimination ou d’incitation à la haine est désormais un acte criminel.

Une loi qui est loin de plaire à tout le monde

Si cela fait près de vingt ans que certains pays européens comme la France ou la Belgique ont décidé de criminaliser l’homophobie, c’est désormais au tour de la Suisse de réagir. En effet, les électeurs suisses ont approuvé une nouvelle loi qui rendra enfin illégale la discrimination contre les personnes en raison de leur orientation sexuelle. Le pays a ainsi voté en faveur du référendum national anti-homophobie à une majorité de 63,1 %.

Il est à savoir que cet amendement était en préparation depuis des années, mais il a été systématiquement contesté par des opposants qui ont fait valoir que cela étoufferait la liberté d’expression. En effet, les formations de la droite populiste (UDC) et de la droite ultraconservatrice chrétienne (UDF) ont soulevé le fait qu’une telle loi était une manœuvre politique pour « faire taire les opinions et les voix indésirables », a rapporté Euronews.

C’est cette farouche opposition qui a finalement conduit à la réalisation d’un référendum. Le peuple a parlé, et il a fait valoir qu’un crime homophobe serait désormais condamnable à trois ans de prison. Par ailleurs, la ministre de la Justice Karine Keller-Sutter a déclaré que « la liberté d’expression reste garantie ». À noter que le code pénal du pays prévoit déjà des sanctions similaires face à la discrimination fondée sur la race, l’ethnie et la religion.

— Stefano Ember / Shutterstock.com

Vers une amélioration des conditions de vie pour la communauté LGBTQ en Suisse

Plus qu’une simple approbation d’une loi, les résultats de ce référendum sont une manifestation réelle de l’accueil favorable de la population suisse envers la communauté LGBTQ. Si aucun chiffre officiel ne dénombre les épisodes violents ou discriminatoires contre les personnes LGBTQ dans le pays, Muriel Waeger, la codirectrice de « Contre la discrimination, oui », a déclaré : « La situation est médiocre pour les droits LGBTQ en Suisse. »

Selon le New York Times, Caroline Dayer a déclaré que la loi ne ferait pas disparaître l’homophobie, mais que c’était un levier nécessaire dont la Suisse avait besoin pour la combattre. Même si la Suisse est à la traîne en termes de loi contre l’homophobie, elle semble vouloir rattraper son retard. D’ailleurs, le débat sur le mariage pour tous va être ouvert prochainement au sein du Parlement suisse.

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