Oubliez vos responsabilités, oubliez vos problèmes. C’est l’heure de Crayon Shin-chan ! Retombez en enfance instantanément avec ce manga atypique qui vous rappelle à quel point il est drôle d’avoir 5 ans. Grossier, vulgaire, irrespectueux, il n’en finit jamais d’embêter ses parents et amis. Il dérange, gêne et provoque avec pour seule ambition de bien s’amuser. Shin-chan, c’est le roi de la récréation.
Crayon Shin-chan, ou simplement Shin-chan, est d’abord un manga créé par Yoshito Usui et publié dans Manga Action en août 1990, un magazine de prépublication de mangas tel que le Weekly Shonen Jump. Bien accueilli par le public, il sera édité par Futabasha la même année en format classique et porté au petit écran par le studio Shin-Ei Animation deux ans plus tard. Depuis, la licence compte 50 volumes, 888 épisodes, 24 films et 29 jeux vidéo. Ayant dépassé les frontières du Japon, Crayon Shin-chan a été traduit dans plus de 26 langues. Un succès international indéniable.
Malheureusement, la mort tragique de son auteur après une chute accidentelle est annoncée le 16 octobre 2009 et les nouvelles publications s’arrêteront le 5 février 2010. Son travail a toutefois été repris sous le nom de New Crayon Shin-Chan par son ancienne équipe de UY Studio et 5 volumes ont déjà été publiés depuis 2010. En son honneur, les crédits affichent encore le nom de Yoshito Usui.
Ce manga populaire nous raconte les mésaventures de Shinnosuke « Shin » Nohara, petit garçon de 5 ans, sa mère Misae, son père Hiroshi, sa petite sœur Himawari et Shiro le chien de la famille. Prenant place dans la ville de Kasukabe, dans la préfecture de Saitama, on y retrouve l’archétype de la famille japonaise et ses problèmes quotidiens. De nombreuses références globales ou spécifiques au Japon sont délivrées au fil des aventures. Le dessin est simpliste, l’humour cru et grossier, c’est plein de mauvais goût, de personnages idiots et la plupart du temps ça n’a simplement aucun sens. En somme, Shin-chan est génial.
Que ce soit la série d’animation ou le manga original, il n’y a aucune trace de censure. Un bol d’air frais quand on pense à la généralisation du politiquement correct. On prend vraiment plaisir à écouter un garnement de 5 ans parler comme un garnement de 5 ans. Il n’est ni gentil, ni poli, ni respectueux de ses aînés, ni obéissant, ni timide, ni pudique. Rien à voir avec l’image fragile, innocente et vertueuse habituellement servie. Non, lui, sa vie il la dédie au plaisir et à l’amusement. Shin-chan n’est là que pour faire des blagues, provoquer et ennuyer toutes les personnes qu’il peut croiser.
Et ça n’est pas le seul personnage qui nous semble vrai. Ses parents aussi sont humains. Archétype social parfait, ou du moins essayant de l’être, la mère se trouve être colérique en privé et parfois même violente, n’hésitant pas à asséner un coup sur la tête de Shin lorsqu’il fait le pitre. Le père quant à lui se laisse malmener à la maison comme au travail, avec un léger problème d’alcool en prime. Ensemble ils peinent à gérer leur petit garçon et assumer les responsabilités de la vie d’adulte.
L’humour de Crayon Shin-chan est basé sur des thèmes universels, comme le comique de gestes ou le comique de caractère lorsqu’il singe les adultes. Il se moque de la bienséance et n’hésite pas à poser des questions qui dérangent. « Combien de personnes as-tu tuées ? » ou « Quand vas-tu mourir ? » pour une personne âgée font partie de ses préférées. Parfois comparé à Bart Simpson, il n’hésite pas à aller encore plus loin en étant encore plus insupportable. Là où un South Park nous présenterait l’absurdité du monde en affichant des personnes publiques pour mieux les cibler, Shin-chan ne s’occupe que des petites choses du quotidien et les enfonce avec plaisir.
Bien qu’enfantin, Crayon Shin-chan fait partie de la catégorie seinen (15-30 ans) et n’est donc pas recommandé aux enfants. Oubliez la morale, les dilemmes rencontrés ne sont que prétextes et armes pour notre garnement à l’imagination débordante. Les sujets abordés ne sont qu’effleurés et ne soulèvent pas vraiment de questions profondes. Alors pourquoi s’intéresser à ce stupide petit garçon ? Simplement pour le plaisir d’en rire.
Par Gabriel Pilet, le
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