Une récente étude a révélé qu’un peu moins d’un tiers des personnes ayant contracté le Covid-19 présentaient des symptômes persistants jusqu’à neuf mois après leur diagnostic, indépendamment de la sévérité de l’infection initiale.
Des résultats inquiétants
Pour cette étude présentée dans la revue JAMA Network Open, les chercheurs de l’université de Washington ont analysé les données de 177 personnes de la région de Seattle ayant été testées positives au Covid-19 et suivies pendant trois à neuf mois après leur diagnostic (la durée moyenne de suivi étant de six mois environ). Parmi les sujets, 85 % avaient développé une forme bénigne de Covid-19 (sans hospitalisation), 11 % étaient asymptomatiques et 9 % avaient dû être hospitalisés.
Dans l’ensemble, 32,7 % des patients ayant développé une forme bénigne et 31,3 % des patients hospitalisés ont déclaré au moins un symptôme ayant persisté au moins trois mois après le diagnostic. Les problèmes les plus courants comprenaient la fatigue (signalée par 13,6 % des sujets), la perte d’odorat ou de goût (13,6 % également). Environ 13 % des participants ont également éprouvé d’autres symptômes persistants, incluant douleurs musculaires, troubles respiratoires, toux et brouillard cérébral, dont les chercheurs pensent avoir identifié l’origine.
Les auteurs ont également interrogé les sujets sur leur qualité de vie après avoir contracté le virus. Environ un tiers des participants ont estimé que celle-ci s’était dégradée depuis leur infection (parmi lesquels 8 % ont signalé avoir des problèmes pour réaliser certaines tâches quotidiennes).
« Nos recherches indiquent que les conséquences sanitaires du Covid-19 vont bien au-delà de l’infection aiguë, même chez les personnes ayant souffert d’une forme légère de la maladie », ont notamment déclaré les chercheurs. « Il s’agit d’une maladie particulièrement insidieuse, pouvant se traduire par le développement de symptômes, notamment la fatigue, assez invalidants. »
« Même une faible incidence de problèmes à long terme pourrait avoir d’énormes conséquences sanitaires et économiques »
Bien que l’échantillon analysé soit relativement réduit et que l’ensemble des sujets soient originaires de la même zone géographique, il s’agit de l’une des études de suivi les plus longues pour les patients ayant contracté le Covid-19. D’après l’équipe, avec actuellement plus d’une centaine de millions de cas confirmés dans le monde, « même une faible incidence de problèmes à long terme pourrait avoir d’énormes conséquences sanitaires et économiques ».
Pour l’heure, les chercheurs ignorent les causes exactes de ces symptômes persistants, parfois regroupés sous le terme « Covid long ». « Il pourrait s’agir d’une inflammation due à une activité immunitaire excessive », a déclaré Helen Chu, auteure principale de l’étude. Dans les semaines qui viennent, elle et ses collègues prévoient d’analyser des échantillons sanguins de patients atteints de Covid-19 afin de mieux cerner les mécanismes impliqués.
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
Étiquettes: covid-19, sars-cov-2, covid longue duree, symptome, coronavirus
Catégories: Actualités, Santé