Le satellite européen CoRoT a pris sa retraite en novembre dernier après 6 ans de bons et loyaux services. Une mission qui a duré deux fois plus longtemps que prévu tellement le satellite était performant.
Né de l’initiative française et développé par le Centre national d’études spatiales (CNES), le satellite télescope spatial CoRoT (Convection, Rotation et Transits planétaires) a finalement terminé sa mission le 2 novembre dernier. Une mission qui s’est terminée un peu abruptement puisque le satellite a subi les conséquences des intempéries spatiales : le bombardement intense de particules de haute énergie. Résultat, le satellite européen a cessé de transmettre et les scientifiques qui le géraient n’ont pas réussi à le remettre en route. Ceux-ci vont désormais faire baisser progressivement l’altitude d’orbite du satellite pour le faire redescendre et attendre qu’il se consume à son entrée dans l’atmosphère terrestre. Un sort un peu triste pour un télescope spatial qui aura apporté énormément à la recherche spatiale.
Pour dire, CoRoT a été tellement efficace que sa mission a été prolongée plusieurs fois au-delà de la durée initialement prévue (3 ans) : d’abord en 2009, puis en 2012, avant que l’appareil ne cesse de fonctionner. Depuis, les scientifiques continuent de rassembler l’immense quantité de données récoltées par le satellite. Parmi celles-ci, la découverte de systèmes solaires lointains possédants des exoplanètes, notamment la découverte d’une planète tellurique (comme la Terre) en orbite autour d’une étoile similaire à notre Soleil. CoRoT a ainsi découvert 32 planètes tandis qu’une petite centaine est encore en attente de confirmations.
Les chercheurs disposent désormais d’informations très complètes concernant ces différentes planètes : leur taille, leur masse, leur diamètre et surtout leur densité, qui permet de connaître la composition des planètes (manteau, noyau, etc.). D’autres révélations étonnantes ont pu être mises à jour. Certaines planètes découvertes par le télescope font le tour de leur étoile en moins de 24h, d’autres en 95 jours.
En plus de cela, CoRoT a également pu faire avancer la recherche sur les étoiles disséminées un peu partout dans l’Univers observable. Le site du CNES explique que CoRoT , « en mesurant les fréquences et les amplitudes des vibrations des étoiles avec une précision inédite, a littéralement ouvert un nouveau domaine, celui de l’analyse temporelle de la microvariabilité des étoiles. » Le télescope spatiale analyse ces microvariabilités qui sont des fréquences qui agissent comme des instruments de musique. Cela permet ensuite de récolter plus d’informations sur ces étoiles : leur âge, leur densité et leur fonctionnement. CoRoT a ainsi découvert que certaines étoiles foncièrement différentes du Soleil (taille, lumière, etc.) avaient finalement les mêmes vibrations que lui. Une étape clé pour comprendre le fonctionnement de ces centrales d’énergie naturelles qui permettent la vie.
Même si CoRoT n’est plus en activité, d’autres satellites et télescopes spatiaux ont déjà ou vont bientôt prendre la relève pour permettre de découvrir toujours plus d’informations précieuses sur ces exoplanètes et sur le « chant » (les vibrations) des étoiles. On a hâte d’en apprendre un peu plus sur les planètes qui peuplent l’univers : savoir si beaucoup d’entre elles peuvent ou non abriter la vie ; et en apprendre d’avantage sur les étoiles. Tout cela est passionnant ! Est-ce que vous pensez que l’humanité ira habiter sur des planètes découvertes grâce à des satellites comme celui-ci ?
Par Corentin Vilsalmon, le
Source: Observatoire de Paris