— Andrii Vodolazhskyi / Shutterstock.com

Le coronavirus possède une protéine de pointe qu’il utilise pour infecter les cellules. Grâce à l’intelligence artificielle, des chercheurs américains ont converti sa séquence sous forme de partition musicale qui pourrait avoir des implications importantes pour la science.

Une approche étonnante

Alors que les chercheurs du monde entier tentent de trouver des moyens d’endiguer l’épidémie de coronavirus, les scientifiques se tournent vers de nouvelles méthodes pour y parvenir. Et il s’avère que l’une d’entre elles, consistant à mettre le virus en musique, pourrait les aider à mieux comprendre son fonctionnement. Développée par des chercheurs du MIT, cette approche étonnante, dont nous vous avions parlé il y a quelques semaines, a donné naissance au « Contrepoint viral de la protéine pointue du coronavirus » (que vous pouvez écouter ci-dessous).

S’appuyant sur un système d’IA permettant de transformer la structure du virus en mélodie, celle-ci pourrait en effet aider les scientifiques à repérer des détails spécifiques du Covid-19 qu’ils n’auraient peut-être pas remarqués autrement. La pièce musicale obtenue constitue une représentation audible très précise du fonctionnement des spicules, protéines pointues présentes sur la surface du coronavirus, qui se fixent aux cellules humaines et contribuent à propager l’infection.

« Notre cerveau est très doué lorsqu’il s’agit de traiter les sons »

Ces spicules son constituées d’acides aminés, traduits sous forme de sons par les chercheurs américains (chaque acide aminé se voyant attribuer une note unique dans la gamme musicale) via l’utilisation d’un algorithme convertissant les données en une mélodie révélant la façon dont les protéines du virus sont agencées.

« Notre cerveau est très doué lorsqu’il s’agit de traiter les sons », explique Mark Buehler, chercheur du MIT ayant supervisé ces travaux. « Nos oreilles captent simultanément toutes les caractéristiques hiérarchiques du son : hauteur, timbre, volume, mélodie, rythme et accords. Pour repérer de tels détails visuellement, nous aurions besoin d’un microscope extrêmement puissant », poursuit-il. « Le son est un moyen particulièrement élégant d’accéder aux informations stockées dans une protéine. »

« À l’avenir, ce type de recherche pourrait nous permettre d’identifier une nouvelle protéine correspondant à la mélodie et au rythme d’un anticorps capable de se lier à la protéine pointue du coronavirus, l’empêchant ainsi d’infecter les cellules humaines », conclut Buehler.

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