Un nouveau syndrome est apparu en Europe chez les très jeunes enfants, provoquant entre autres des inflammations cardiaques, de la fièvre, des douleurs abdominales… Un consortium de médecins doit déterminer si le lien avec le coronavirus est établi.

Une augmentation anormale du nombre de cas

C’est au Royaume-Uni que les premiers cas ont été détectés : lundi, le NHS (National Health Service, système de santé du pays), avait noté des symptômes proches du syndrome du choc toxique et de la maladie de Kawasaki. La société britannique de soins intensifs pédiatriques (PICS) a relayé ces informations dans un tweet, affirmant que les patients (tous des jeunes enfants) souffraient d’inflammation cardiaque, de douleurs abdominales et de troubles gastro-intestinaux.

À présent, l’hôpital Necker à Paris a à son tour sonné l’alerte. D’autres hôpitaux français sont également touchés, ainsi le docteur Isabelle Kone-Paut, professeure de rhumatologie pédiatrique à l’hôpital Kremlin-Bicêtre, explique qu’il y a désormais « une accumulation anormale de cas » de myocardite sévère chez des enfants. La maladie de Kawasaki est une maladie infantile, provoquant une inflammation des artères et pouvant conduire à un infarctus du myocarde. Elle poursuit : « La maladie de Kawasaki peut correspondre à une infection inflammatoire du corps à cause d’un virus. » Le professeur Alexandre Belot, rhumatologue et pédiatre à l’hôpital femme mère enfant à Lyon, affirme que « c’est une alerte que nous prenons très au sérieux en France, nous lançons un signal, il faut être vigilants ».

Tous les patients ne sont pas positifs au Covid-19

Le lien entre l’épidémie de coronavirus et ce nouveau syndrome n’est toutefois pas avéré. En effet, le professeur Kone-Paut, citée plus haut, affirme que « certains enfants sont testés positifs au Covid-19 », ce qui signifie que tous ne le sont pas. Matt Hancock, le ministre britannique de la Santé, affirmait la même chose sur la radio LBC : « Nous ne sommes pas sûrs à 100 % parce que certaines des personnes qui l’ont contracté n’ont pas été testées positives (au coronavirus). Nous faisons donc actuellement beaucoup de recherches. » Le professeur Russel Vinet, du Royal College of Paediatrics and Child Health (RCPCH), rappelle que très peu d’enfants développent des cas graves du coronavirus.

Les cas se développent pourtant en Europe. En Île-de-France, 25 cas ont été rapportés, dont 10 à Necker. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a affirmé prendre cette alerte « très au sérieux ». 10 cas ont été déclarés en Belgique, ainsi que d’autres dans le nord de l’Italie. Le professeur Damien Bonnet, de l’hôpital Necker, affirme qu’il y a une hausse significative « depuis vendredi » mais qu’ils s’améliorent très vite. « Ils sont en péril quelques heures », a-t-il ajouté. Aucun cas mortel n’a été recensé.

Un nouveau syndrome est apparu chez de très jeunes enfants, dont le lien avec le Covid-19 n’est pas affirmé mais ne peut être exclu. Toutefois, les cas d’enfants qui développeraient des formes graves dues au coronavirus sont extrêmement rares, comme le rappellent les spécialistes.

— Catmiser / Shutterstock.com
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