Aller au contenu principal

Le coronavirus épargne mystérieusement les enfants et cela pourrait être la clé pour le vaincre

Tandis que le taux de mortalité chez les personnes âgées est de 14,8 % , celui des enfants est de 0 ,2 % dans le monde

C’est un mystère qui intrigue les scientifiques et les spécialistes : les enfants sont majoritairement épargnés par l’épidémie de coronavirus alors que celle-ci tue davantage les personnes âgées. En effet, tandis que le taux de mortalité chez les personnes âgées est de 14,8 % en Europe, celui des enfants est de 0,2 %. Un constat surprenant, sachant que les nouveau-nés et les enfants font souvent partie des individus les plus vulnérables et les plus exposés aux dangers en cas de maladies infectieuses ou contagieuses.

Seulement 2,4 % des cas étaient des enfants

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), seulement 2,4 % des cas signalés en Chine étaient des enfants. Parmi eux, 0,2 % étaient des enfants gravement malades. De plus, le pays n’a jusqu’à présent signalé aucun cas de décès de jeunes enfants à cause de l’épidémie de coronavirus. Au contraire, les personne âgées sont davantage touchées par ce virus. En effet, en Chine, le taux de mortalité des plus de 80 ans est d’environ 21,9 %, selon l’OMS. Le taux de mortalité des 10 à 39 ans n’est pourtant que de 0,2 %. De plus, plus les personnes touchées sont jeunes, moins les symptômes sont graves. Ils sont parfois même inexistants. Dans le monde, l’épidémie n’agit donc pas de la même manière en fonction de l’âge des patients touchés, et le coronavirus est donc extrêmement dangereux pour les plus âgés.

« Avec des infections respiratoires comme celle-ci, nous voyons généralement une courbe en forme de U indiquant qui est le plus touché. Les jeunes enfants à une extrémité du U parce que leur système immunitaire n’est pas encore développé et les personnes âgées à l’autre extrémité parce que leur système immunitaire s’affaiblit. Avec ce virus, un côté du U est tout simplement manquant« , a expliqué Vineet Manachery, virologue à l’université du Texas Medical Branch.

De précédentes épidémies similaires à ce nouveau coronavirus avaient également épargné de manière mystérieuse les enfants. En effet, en 2002, aucun enfant n’est décédé du SRAS, qui avait pourtant tué 774 individus. De plus, très peu d’enfants ont développé les symptômes du coronavirus MERS en 2012, qui avait alors tué 858 personnes.

— Volurol / Shutterstock.com

Les enfants auraient une immunité renforcée

D’autres spécialistes estiment que les enfants sont moins touchés car ils auraient une immunité plus forte. « Si cela prouve que les enfants sont moins sujets à l’infection, alors je soupçonne qu’il se passe quelque chose de plus mécanique qu’immunologique. Quelque chose au sujet des récepteurs dans le corps des enfants ou leurs poumons interfère avec la capacité du virus à se fixer« , explique Frank Esper.

« Cela vous montre à quel point nous ne connaissons pas ce virus. L’accent est désormais mis sur les vaccins et les traitements, mais il y a toutes ces grandes questions auxquelles nous allons vouloir répondre à long terme si nous voulons vraiment comprendre comment ces coronavirus fonctionnent« , déclare Stuart Weston, virologue à l’université du Maryland, qui a testé des médicaments antiviraux qui permettraient d’aider à lutter contre l’épidémie actuelle de coronavirus.

« Nous savons par la recherche sur la pandémie que la fermeture des écoles peut être efficace pour ralentir la transmission parce que les enfants sont souvent un moteur d’infection. Ils l’ont transmis aux parents, aux proches et à l’ensemble de la communauté. Nous pourrions finir par fermer des écoles en partie pour protéger les adultes et le personnel« , a également ajouté Caitlin Rivers, épidémiologiste au Johns Hopkins Center for Health Security.

Une étude sur des souris afin de mieux comprendre la manière dont chaque individu est infecté par le virus en fonction de l’âge

Afin de déterminer pourquoi les plus jeunes sont moins touchés par l’épidémie de coronavirus, Vineet Manachery a étudié des souris au sein de son laboratoire du Texas SRAS. Après ses analyses, il a constaté que les souriceaux n’ont pas été infectés alors que les souris plus âgées ont eu les poumons et le corps ravagés par les symptômes.

Par ailleurs, il a également remarqué que les souris âgées sont décédées à cause de leur faible système immunitaire mais également en raison d’une « déréglementation » qui avait fait énormément réagir leur système immunitaire contre le virus du SRAS. « C’est la réponse agressive de leur système immunitaire qui les endommage, encore plus que l’infection elle-même« , a ajouté Vineet Manachery. Néanmoins, il se demande encore pourquoi les souriceaux parviennent à survivre.

Un constat mystérieux qui permettrait de mieux comprendre la propagation du virus

Ce mystérieux constat pourrait, selon Frank Esper, spécialiste des maladies infectieuses pédiatriques à la Cleveland Clinic Children’s, expliquer la raison pour laquelle les enfants ne sont pas autant touchés que les personnes plus âgées. Ce spécialiste se demande également si la gravité de l’infection a un lien avec les antécédents médicaux des patients touchés, avec leur système immunitaire ou bien avec leur exposition à la pollution.

« Ou peut-être que cela n’a rien à voir avec le virus et a à voir avec l’hôte, comme les infections sous-jacentes dans les poumons, le diabète ou l’hypertension. Après tout, peu d’enfants ou de nouveau-nés de sept ans souffrent d’hypertension. Comprendre ce qui est en jeu ici pourrait être utile à bien des égards« , a également expliqué Frank Esper.

Par Cécile Breton, le

Source: Washingtonpost

Étiquettes: , , ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *