Une nouvelle étude réalisée par des médecins et scientifiques de l’Institut des maladies infectieuses de l’hôpital Ditan de Pékin et de la Faculté de médecine de Pékin, leur a permis de faire une découverte étrange : après un examen de leurs selles, de leur sang ou de leurs urines, certains patients auraient été testés positifs au coronavirus alors que les résultats des examens pharyngés étaient revenus négatifs.
Les tests pharyngés, qui passent par la fosse nasale et/ou notre cavité buccale, sont utilisés en masse dans le but d’estimer si un patient doit sortir de l’hôpital ou bien continuer à être isolé. La différence des résultats entre les examens des selles et des examens pharyngés suscite des inquiétudes : en effet, les personnes concernées sont-elles vraiment guéries si on trouve des traces du coronavirus dans leurs selles ? Les chercheurs se demandent s’il ne faudrait pas réaliser de nouveaux tests sur d’autres parties du corps.
Au sein de cet hôpital, 133 patients étaient atteints par le coronavirus entre le 20 janvier et le 27 février 2020. Ils ont observé que chez 22 patients, les expectorations et les selles étaient restées positives au coronavirus alors que les échantillons pharyngés obtenus étaient négatifs. Les chercheurs avaient analysé 545 échantillons prélevés chez ces 22 patients différents, dont 209 échantillons pharyngés, 262 échantillons d’expectorations et 74 échantillons de selles.
Sur ces 22 personnes, 18 étaient âgées de 15 à 65 ans et 4 étaient des enfants ; 14 étaient des hommes ; et 11 avaient des antécédents de voyage ou d’exposition à un individu revenant de la province du Hubei au cours du dernier mois. Cinq de ces patients avaient au moins un problème médical au préalable. Le symptôme le plus courant et le plus commun à toutes ces personnes était la fièvre.
Beaucoup d’interrogations subsistent cependant concernant ces résultats. Un patient chez qui on trouve des traces de Covid-19 dans les selles continue-t-il à présenter un risque d’infection pour les autres ? Nous ne pouvons nous empêcher de penser aux limites de cette étude, notamment dans le fait que l’échantillon de patients sur lequel elle est basée est très réduit. Les chercheurs estiment donc que cette étude devrait être approfondie et qu’il faudrait collecter puis tester systématiquement des échantillons de différentes parties du corps, mais également évaluer le risque infectieux.
Par Jeanne Gosselin, le
Source: Eurekalert
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