
Dans l’est de la Russie, des chercheurs ont mis la main sur un véritable trésor paléontologique : la corne géante d’un rhinocéros laineux, recrachée par le permafrost sibérien.
Corne géante
Apparus dans le nord de l’Eurasie au cours du Pléistocène, il y a environ 300 000 ans, les rhinocéros laineux (Coelodonta antiquitatis) pouvaient mesurer jusqu’à 3,5 mètres de long, pour un poids de 2 à 3 tonnes, à l’âge adulte. On estime que leur extinction, il y a dix millénaires, serait étroitement liée au changement climatique et aux activités humaines.
Ces derniers mois, les cornes d’une douzaine de ces anciens herbivores massifs ont été trouvées en Iakoutie. Récemment examiné, le spécimen récupéré près de la rivière Mustur-Yuryuye s’est avéré être le plus grand connu. Avec ses 164,7 centimètres de long, il dépasse de plus de 30 centimètres le précédent détenteur du record.
La masse réduite et la relative finesse de la base de cette relique préhistorique suggèrent qu’elle appartenait à une femelle adulte. Comme leurs descendantes africaines modernes, ces dernières s’avéraient moins imposantes que les mâles, mais pouvaient développer des cornes d’une longueur remarquable.
Longest Woolly Rhino Horn Ever Recovered Just Popped Out Of The Siberian Permafrosthttps://t.co/eqKTbOezHE
— IFLScience (@IFLScience) October 8, 2025
Pour estimer l’âge de ce témoignage record, Ruslan Belyaev et ses collègues de l’Académie russes des sciences se sont basés sur la structure des couches de kératine constituant son cœur, comparables aux cernes des arbres. Il s’est avéré que la créature préhistorique avait vécu plus de 40 ans, en faisant le rhinocéros laineux le plus âgé jamais découvert.
Nouvel éclairage
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans le Journal of Zoology, ces découvertes contribuent à éclairer la vie de l’un des plus iconiques représentants de la mégafaune de l’ère glaciaire.
« Pour la première fois, nous avons pu montrer qu’en dépit des rudes conditions de l’ère glaciaire, les rhinocéros laineux pouvaient atteindre une longévité comparable à leurs descendants modernes, dépassant quatre décennies », note Belyaev.
L’année dernière, l’analyse de représentations rupestres de ces animaux, laissées sur les parois d’un grotte ardéchoise, avait révélé une caractéristique anatomique inédite : une protubérance graisseuse au niveau de la nuque, qui aurait probablement joué un rôle clé dans la thermorégulation et le stockage des nutriments.
Avec l’intensification du changement climatique, qui accélère la fonte du permafrost, les carcasses bien conservées de différentes créatures préhistoriques ont été découvertes en Sibérie (lionceau des cavernes, mammouth laineux, poulain…).
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
Étiquettes: rhinocéros laineux, ère glaciaire
Catégories: Actualités, Histoire