La Grande Barrière de corail, et les récifs coralliens en général, sont en grand danger depuis plusieurs années déjà. Après avoir déjà connu d’importants épisodes globaux de blanchissement au cours des deux dernières décennies, ils doivent désormais faire face au plus grand désastre de leur histoire récente, impactant directement la faune océanique. SooCurious vous présente ce drame des fonds marins.

La Grande Barrière de corail est située au nord-est des côtes australiennes et s’étend sur plus de 2600 kilomètres. Accueillant plus de 400 espèces de coraux et plus de 1500 espèces de poissons, elle présente une importance cruciale pour l’écosystème de notre planète, si bien qu’elle est inscrite au patrimoine mondiale de l’UNESCO depuis 1981. Surtout, la gigantesque structure naturelle est en première ligne lors des épisodes de blanchissement qui ont déjà touché les récifs de la planète.

 

La Grande Barrière de corail vue de l’espace : 

Grande-barrière

En 1998, puis en 2010, deux épisodes de blanchissement massif avaient déjà touché les coraux du monde entier, et cela à cause du courant chaud équatorial du Pacifique El Niño, qui accentue les températures déjà anormalement élevées en raison du réchauffement climatique.

Cette fois-ci, les fonds océaniques doivent faire face à un épisode du même type, mais bien plus important encore. Car à la différence des évènements de 1998 et 2010, celui que la planète connait actuellement a commencé avant El Niño, en 2014. Depuis, il menace terriblement les coraux répartis sur le globe et pourrait durer, selon la National Oceanic Atmospheric Administration (NOAA), jusqu’en 2017. L’organisme américain avait d’ailleurs prédit, déjà à l’automne 2015, que ce drame écologique aurait un impact sur près de 40 % des récifs de la planète.

 

Les coraux de la Grande Barrière blanchissent : 

Blanchissement-coraux-2

En 2016, des scientifiques australiens ont mené une étude aérienne sur 520 récifs de la Grande Barrière, du nord de la ville côtière australienne de Cairns jusqu’en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ainsi, le professeur Terry Hughes, qui a participé à ces travaux, rapporte « un blanchissement très sévère dans la partie nord du récif », précisant que « seulement 4 récifs sur 520 ne sont pas blanchis dans une certaine mesure et [que] plus de 95 % des récifs dans les deux catégories de blanchissement les plus graves ».

Pour le scientifique, qui perçoit cette étude comme « le voyage de recherche le plus triste de [sa] vie », la gravité de l’évènement est bien plus grande que tout ce qui a été observé jusque-là. Car si l’épisode global de blanchissement de 1998 avait causé la perte de 16 % des récifs coralliens de la planète, celui qui se produit actuellement devrait être bien plus conséquent. Ainsi, Mark Eakin, expert des coraux, affirme qu’à la fin de l’année 2015, près d’un tiers des coraux du globe avaient connu des températures suffisamment élevées pour causer un blanchissement.

Blanchissement-coraux-1

En clair, ces épisodes de blanchissement des coraux surviennent lorsqu’augmentent les températures des mers du globe, ce qui fait baisser leur ph. Les océans deviennent alors plus acides à cause de la plus grande quantité de carbone absorbée par la mer et cette hausse d’acidité peut interférer avec la croissance des coraux. Surtout, lorsque l’eau devient un peu trop chaude, les coraux expulsent leurs algues symbiotiques, appelées zooxanthelles. A ce moment-là, le corail perd sa couleur, mais aussi sa capacité à se nourrir, s’exposant ainsi à la maladie et à la famine.

Dès lors, lorsque la planète est trop chaude durant trop longtemps, cela augmente la durée des épisodes de blanchissement, menaçant directement les coraux des océans, et donc la Grande Barrière de corail, le plus grand récif du monde. A cause de ce type d’évènement, c’est tout l’écosystème de la planète qui pourrait être déréglé avec comme première victime, la vie océanique.

Blanchissement-coraux-3corail-mortLes récifs coralliens meurent à petit feu via Shutterstock

Les épisodes successifs de blanchissement sont réellement effrayants tant ils impactent notre planète. Mais celui qui survient actuellement est sans précédent dans notre histoire récente et doit réellement alerter notre civilisation, sans quoi la situation à venir pourrait s’avérer irrémédiable. Si l’état des mers du globe vous intéresse, découvrez cette étude qui prédit qu’il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans en 2050.

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