Tantôt associé à un cliché, tantôt met reconnu de la gastronomie française, les cuisses de grenouilles comptent parmi les plats les plus insolites de notre patrimoine. Mais elles sont aujourd’hui au cœur d’un scandale dénoncé par le Muséum National d’Histoire Naturelle. L’institution pointe du doigt l’espèce que nous mangeons et le fait que cette consommation soit dangereuse pour la biodiversité. 

Qu’est ce qui est à l’origine de cette mise en garde du Muséum National d’Histoire Naturelle ?

Le 24 mars dernier, le MNHN en association avec le CNRS, l’École Pratique des Hautes Études et l’Université Pierre et Marie Curie a révélé un fait troublant concernant les cuisses de grenouille, plat emblématique de la gastronomie française. Les 4 institutions ont en effet annoncé que les cuisses surgelées proposées à la vente ne proviennent pas de l’espèce mentionnée sur l’emballage dans 99 % des cas. Une absence totale de transparence qui pose la question de ce qui se trouve réellement dans nos assiettes.

Quelle espèce de grenouille mangeons-nous vraiment ?

Si vous achetez un paquet surgelé de cuisses de grenouilles en magasin, vous devriez lire sur l’étiquette que l’espèce utilisée est la Rana macrodon. Or, des chercheurs ont analysé en détail les cuisses vendues dans le commerce, et leur constat est sans appel : ce n’est pas la Rana macrodon qui est vendue au grand public.

L’espèce dont nous mangeons les cuisses sans le savoir est en réalité la Fejervarya cancrivora. Si au premier abord, on peut se dire que ce sont deux grenouilles sans grande différence entre elles, les chercheurs nous mettent en garde. Dans la classification de l’espèce, elles sont aussi éloignées l’une de l’autre que peuvent l’être une vache et un mouton.

Un choix qui menace la biodiversité

Au-delà de cette information erronée qui est donnée au consommateur, manger la Fejervarya cancrivora représente une menace pour la biodiversité. En France, les grenouilles sont des espèces protégées : celles destinées à finir dans nos assiettes sont importées en grande partie d’Indonésie. Et ce ne sont pas moins de 5 000 tonnes de grenouilles qui disparaissent chaque année, et ce, sans que la communauté scientifique puisse voir si cela a un impact sur l’environnement.

Le MNHN, qui a mis en lumière la situation de ces grenouilles souhaiterait donc mener des  » études à grande échelle pour évaluer l’état des populations sauvages afin de mieux les protéger « . Une démarche qui est nécessaire sur l’institut car elles pourraient à terme complètement détruire la biodiversité du pays.

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