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Aux Etats-Unis, 49 % des 1,1 million de personnes diagnostiquées séropositives au VIH décrochent de leur traitement ou ne s’y engagent même pas….

L’abandon de traitement, un sujet réel et grave

Andrea Norberg, directeur exécutif du Centre François-Xavier Bagnoud de la Rutgers School of Nursing, qui dispense des soins aux personnes atteintes du VIH, de maladies infectieuses ou encore de troubles immunologiques, a publié une étude qui relate de l’efficacité des soins en fonction de l’engagement des patients et de leur relation avec les soignants qui les accompagnent pour gérer leur maladie. Même si aujourd’hui, la perception de la maladie a changé et l’accompagnement des personnes atteintes du VIH a évolué dans le bon sens, il existe toujours de l’ignorance ou des lacunes autour de ce sujet, qui peuvent avoir pour conséquences des patients qui ne s’engagent dans aucun traitement ou qui l’abandonnent en cours de route.

L’une des raisons majeures reposerait sur le comportement des médecins à l’égard de leurs patients.

Une stigmatisation venant des médecins eux-mêmes

Les scientifiques ont basé leur recherche sur 41 études menées entre 1997 et 2017. Ces études ont été réalisées sur 1.597 participants, incluant des adultes atteints du VIH âgés de 18 à 65 ans, issus de différentes cultures, ayant diverses orientations et identités sexuelles. Elles ont inclus un maximum de soignants concernés : des médecins, des infirmières, des assistants médicaux, des travailleurs sociaux, des pharmaciens et autres.

Il a résulté de cette recherche que de nombreux patients se sentaient stigmatisés en raison du manque de compassion que les professionnels de santé avaient à leur égard. Un manque de compassion qui se caractérise notamment par un défaut de communication sur la maladie, sur la nature des traitements, sur l’importance des tests et sur le rôle des médicaments.

Tout le monde peut attraper le VIH, indépendamment de l’âge, de l’appartenance culturelle ou encore de l’orientation sexuelle.

Beaucoup de patients voient le VIH comme une condamnation à mort

Andrea Norberg explique qu’ « aujourd’hui, le VIH est considéré comme une maladie chronique traitable. Cependant, cette étude a révélé que de nombreux patients le considèrent toujours comme une condamnation à mort. »

Pourtant, ce médecin ajoute qu’actuellement, les personnes qui sont correctement informées sur le VIH et qui prennent des médicaments antirétroviraux peuvent rester en bonne santé durablement. Selon les chercheurs, le défi actuel est ainsi d’amener les autres personnes séropositives, non engagées dans des programmes de traitement ou qui les ont abandonnés en cours de route, à les réintégrer.

Le VIH est une maladie chronique traitable.

La compassion est indispensable pour la réussite des soins

Les chercheurs déclarent que les patients attendent de leurs soignants qu’ils leur fournissent tout le soutien et toutes les informations nécessaires pour comprendre leur maladie et l’appréhender dans les meilleures conditions possibles. Or, la communication entre les deux parties ne pourra être effective que si les médecins utilisent un jargon moins médical et dans un langage plus accessible lorsqu’ils s’adressent à leurs patients.

Les chercheurs ont démontré que quand les médecins font cet effort, les patients sont mieux préparés pour vivre avec leur maladie et moins enclins à arrêter leur traitement.

Pour que ces bénéfices profitent à toutes les structures qui accompagnent les personnes qui découvrent leur séropositivité, les chercheurs suggèrent que les soignants reçoivent des formations professionnelles spécifiques pour améliorer leur approche avec leurs patients et la façon dont ils transmettent leurs connaissances sur le VIH. Ces mesures aideront beaucoup de patients à se sentir soutenus et à ne pas abandonner leur traitement.

Les médecins doivent faire preuve de compassion à l’égard de tous leurs patients.
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