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Le télescope James-Webb obtient un aperçu sans précédent de la comète interstellaire 3I/ATLAS

Elle se serait formée dans un système bien différent du nôtre

comète
Image d’illustration — solarseven / Shutterstock.com

Les dernières observations du télescope spatial James-Webb indiquent que la comète 3I/ATLAS émet des niveaux remarquablement élevés de dioxyde de carbone, renforçant l’idée qu’elle se soit formée dans un système bien différent du nôtre.

3I/ATLAS se dévoile un peu plus

Troisième objet interstellaire jamais détecté, 3I/ATLAS est suivi de près depuis sa détection en juin dernier. Si les observations réalisées jusqu’à présent ont montré que cette comète de quelques kilomètres de diamètre présentait une forme typique, plusieurs caractéristiques intrigantes suggèrent une origine « exotique ».

Grâce à l’incontournable James-Webb, Martin Cordiner, du Goddard Space Flight Center de la NASA, et ses collègues ont obtenu un aperçu sans précédent de l’objet, filant à travers le Système solaire à plusieurs dizaines de kilomètres par seconde.

Cette nouvelle série d’observations a été réalisée alors que 3I/ATLAS se trouvait à environ 3 unités astronomiques du Soleil. Trois fois supérieure à celle nous en séparant, cette distance implique un environnement suffisamment chaud pour que l’eau commence à passer de l’état solide à l’état gazeux, ce qui se traduit pour les comètes (qui sont essentiellement des agglomérats de poussière et de glace d’eau) par l’apparition d’une chevelure, ou « coma ».

En examinant les relevés du télescope spatial, les chercheurs ont constaté que cette traînée présentait des concentrations de dioxyde de carbone environ huit fois plus élevées que celles de vapeur d’eau. « C’est 16 fois plus que les comètes typiques du Système solaire », écrivent les auteurs de la nouvelle étude, pré-publiée sur le serveur arXiv.

Clichés infrarouges de 3I/ATLAS par Webb
Clichés infrarouges de 3I/ATLAS par Webb — © NASA / James Webb Space Telescope

Plusieurs scénarios

Selon Matthew Genge, de l’Imperial College de Londres, de telles découvertes renforcent l’idée que cette comète provienne d’un système où la glace de dioxyde de carbone était nettement plus courante que la glace d’eau.

« Lors de la formation des systèmes planétaires, les quantités de poussière, de gaz et de vapeur d’eau varient en fonction de la distance les séparant de l’étoile. Au fil du temps, l’étoile expulse le gaz, ne laissant que les matières solides », détaille le chercheur. « Il se pourrait donc que 3I/ATLAS se soit formée beaucoup plus tôt dans son histoire que les comètes du Système solaire. »

Autres possibilités : un passage à proximité d’une autre étoile avant de visiter notre système ou, moins probable, une glace d’eau essentiellement piégée dans les couches profondes de la croûte de la comète.

Il y a quelques années, des chercheurs avaient élucidé un mystère quasi centenaire des comètes.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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