Grâce à la télédétection par laser, une équipe internationale d’archéologues a identifié un réseau urbain ancien comportant plus d’une vingtaine de sites, dont deux remarquablement étendus, dans le nord sauvage de la Bolivie.
26 sites interconnectés
Ayant précédemment été utilisée pour révéler des dizaines de camps romains en Espagne, ainsi que d’anciens sites cérémoniels dans le sud du Mexique, la technologie LiDAR génère un grand nombre d’impulsions laser par seconde. En calculant le temps que mettent ces dernières pour se répercuter sur les objets environnants ou le sol et revenir à l’émetteur, les chercheurs peuvent déterminer précisément l’élévation du sol, et ainsi identifier les vestiges d’anciennes infrastructures humaines difficilement décelables à l’œil nu.
L’impressionnant réseau urbain récemment découvert en Bolivie comprenait de nombreux réservoirs, de longues chaussées surélevées, des postes de garde et de vastes colonies, établies par l’énigmatique civilisation précolombienne Casarabe, ayant occupé la région entre 500 et 1400 de notre ère.
S’étendant sur des centaines d’hectares, les deux principaux sites de peuplement (Landivar et Cotoca) étaient entourés de remparts et comportaient des structures civiques et cérémonielles élaborées, de larges plateformes et des pyramides coniques de 21 mètres de haut.
« Nous soupçonnions depuis longtemps que les civilisations les plus complexes de tout le bassin amazonien s’étaient développées dans cette partie de la Bolivie, mais les preuves étaient dissimulées sous l’épaisse canopée de la forêt », explique Jose Iriarte, chercheur à l’université d’Exeter et auteur principal de la nouvelle étude, parue dans la revue Nature. « Ces 26 sites étaient reliés par des centaines de kilomètres de routes et de canaux. »
Un éclairage précieux
À l’époque de la construction des différents sites, les communautés du bassin de Llanos de Mojos ont transformé les savanes saisonnièrement inondées de l’Amazonie en paysages agricoles et aquacoles productifs. « Cette région amazonienne a été l’une des premières à être occupée par les humains, qui ont commencé à y cultiver des plantes alimentaires d’importance mondiale comme le manioc et le riz », précise Iriarte.
Selon les auteurs de l’étude, les populations indigènes ont pris soin de conserver de vastes parcelles de forêt, ce qui suggère l’existence de stratégies de subsistance durables et fructueuses, mais également d’un patrimoine culturel et écologique jusqu’alors inconnu.
« Nos résultats réfutent l’idée que l’Amazonie occidentale était peu peuplée à l’époque précolombienne », estime Mark Robinson, co-auteur de l’étude. « La monumentalité des centres urbains, l’infrastructure complexe de gestion de l’eau ainsi que la dispersion spatiale des différents établissements les rapprochent des cultures andines de l’époque et dépassent de loin, en termes d’échelle, celles des colonies sophistiquées et interconnectées de l’Amazonie du Sud. »
Par Yann Contegat, le
Source: Heritage Daily
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Catégories: Actualités, Histoire
c’est la cité d’eldorado j’y vais !!