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De nouvelles analyses renforcent l’idée que les étranges pratiques funéraires documentées dans un ancien cimetière romain du centre de l’Italie visaient à empêcher les défunts de revenir à la vie.

Des enterrements inhabituels

Situé près des ruines d’une villa romaine du site archéologique de Poggio Gramignano, l’ancien cimetière date du cinquième siècle de notre ère, période correspondant à l’effondrement de l’Empire romain d’Occident et à la conversion de nombreux de ses habitants au christianisme. Au fil des décennies, les fouilles y ayant été réalisées ont révélé un grand nombre de restes de chiens et de chiots, qui auraient été sacrifiés afin de protéger les défunts, majoritairement des enfants et des nourrissons.

Si les enterrements inhabituels, incluant la présence d’un bloc de mortier dans la cavité buccale de l’un des squelettes ainsi que de nombreuses pierres semblant avoir été disposées méticuleusement sur plusieurs autres dépouilles afin de les alourdir, avaient été précédemment associés au mythe du vampire, de nouvelles recherches ont permis de faire la lumière sur les raisons du recours à de telles pratiques funéraires.

L’analyse de restes humains a montré que beaucoup des personnes enterrées avaient souffert du paludisme, suggérant que les matériaux découverts dans les sépultures étaient « apotropaïques » : les locaux pensaient qu’ils avaient non seulement le pouvoir de protéger leur communauté de la maladie, mais également des forces occultes qui auraient pu prendre possession du corps des défunts.

Une lutte constante contre le surnaturel

« À cette époque, la peur des morts-vivants était répandue, aussi bien chez les chrétiens que les non-chrétiens », explique David Soren, professeur d’anthropologie à l’université d’Arizona. « La crainte que des entités maléfiques puissent contrôler l’esprit des défunts à leur guise était extrêmement forte. »

Selon William Bowden, de l’université de Nottingham, de telles pratiques funéraires, témoignant d’une « lutte constante contre le surnaturel », n’avaient rien de surprenant au sein d’une communauté confrontée à une grave épidémie de malaria.

« Un aspect important de ce site est le soin avec lequel il a été fouillé », souligne de son côté John Pearce, du King’s College de Londres. « Cette méticulosité permet une reconstitution détaillée des rituels qui étaient pratiqués sur les défunts. »

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