Le président chinois Xi Jinping a fait une annonce surprise le mardi 22 septembre 2020 lors d’un discours au cours de l’Assemblée générale de l’ONU qui s’est tenue en ligne cette année. Le numéro un de la Chine a effectivement fait connaître son objectif de devenir neutre en carbone à l’horizon 2060, une promesse saluée par les climatologues.
Moins de dioxyde de carbone d’ici 2030 et zéro carbone en 2060
Xi Jinping a partagé sa volonté de prendre plus d’engagements dans la concrétisation de l’accord de Paris. Pour information, les climatologues de l’ONU ont déclaré dans un rapport de référence de 2018 qu’il est impératif de réduire les rejets nets en carbone dans l’atmosphère à zéro d’ici le milieu du siècle pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, au-dessus de quoi on pourrait s’attendre à un scénario catastrophique.
Conscient que chaque signataire de l’accord de Paris doit y mettre du sien pour atteindre cet objectif, Xi Jinping a rappelé que « tous les pays doivent prendre des mesures décisives pour honorer cet accord ». Jean-Pascal van Ypersele, un climatologue belge et ancien vice-président du groupe d’experts en climat de l’ONU (GIEC), a déclaré à l’AFP, dans des propos rapportés par Sciences et Avenir, que dans le cas particulier de la Chine, il faudra qu’elle soit cohérente dans ses efforts et qu’elle arrête notamment de financer des centrales au charbon et d’autres infrastructures polluantes en Afrique.
Pour les États-Unis, la Chine reste le plus gros pollueur des océans
Néanmoins, selon Neil Hirst, chercheur à l’Imperial College London, l’objectif de 2060 fixé par la Chine est réaliste. Il ajoute également que cela représente un grand défi puisque cela implique d’arrêter ou de rénover un certain nombre de centrales à énergies fossiles relativement modernes. Malgré tout, beaucoup ont salué l’initiative de la Chine de s’accorder avec l’accord de Paris, ce qui n’est pas le cas de tous les pays, notamment les États-Unis.
Donald Trump, l’actuel président des États-Unis, a effectivement décidé de se retirer de cet accord, bafouant au passage de nombreux plans environnementaux établis par son prédécesseur, Barack Obama. Comme les États-Unis et la Chine se charrient depuis plusieurs mois sur de nombreux sujets allant du commerce à la technologie en passant par la pandémie de coronavirus, rien d’étonnant à ce que les deux pays s’envoient aussi des piques sur le sujet de l’environnement.
Dans un message destiné à l’ONU, Donald Trump a effectivement accusé la Chine de « jeter des millions et des millions de tonnes de plastiques et de déchets dans les océans » et se vantant parallèlement que les émissions de CO2 aux États-Unis aient diminué en 2019. La Chine, de son côté, a répondu via son ambassadeur Zhang Jun qu’ils n’avaient aucune leçon à recevoir des États-Unis qui, en plus d’être sortis de l’accord de Paris, ont aussi refusé de ratifié le protocole de Kyoto.
En tout cas, si les deux puissants pays passent leur temps à se chamailler, il y a plus grave. Pour l’instant, aucun pays n’est parvenu à se mettre en conformité avec l’accord de Paris.
Par Arielle Lovasoa, le
Source: Sciences et avenir
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