La Lune est aujourd’hui au centre de toutes les attentions des programmes spatiaux. Si Donald Trump souhaite que la NASA y retourne, ce n’est pas le seul pays à s’intéresser à notre satellite. C’est aussi le cas de la Chine qui, via son programme d’exploration lunaire Chang’e, va y envoyer des insectes et des plantes. Un choix pas si anodin qui s’inscrit dans un projet de grande ampleur.
LA LUNE, OBJECTIF CLÉ DE LA CHINE
Depuis plusieurs années, la Chine focalise ses recherches spatiales sur la Lune et sa surface. Grace aux différentes missions du programme Chang’e (baptisé ainsi en l’honneur de l’ancienne déesse chinoise de la Lune), plusieurs dispositifs dont un atterrisseur ont été envoyés sur la Lune. En juin prochain, le programme va franchir un nouveau cap en envoyant vers sa partie non visible des voyageurs assez insolites.
« Des pommes de terre, des graines d’arabidopsis et des œufs de vers seront envoyés à la surface de la Lune, qui formeront des vers à soie capables de produire du dioxyde de carbone, tandis que les pommes de terre et les graines émettront de l’oxygène par photosynthèse », comme l’a expliqué Zhang Yuanxun, concepteur en chef du conteneur qui emportera ces formes de vie sur notre satellite. Dans un premier temps, la mission consistera en une étude de la géologie locale et des effets de la gravité lunaire sur les plantes et les insectes.
UNE DESTINATION STRATÉGIQUE ?
Envoyer des pommes de terre et des vers en direction de la face cachée de la Lune incarne déjà une innovation dans la recherche spatiale internationale. Chang’e 4 sera en effet la première mission qui se rendra dans une région encore inexplorée de la Lune, à savoir le bassin Pole Sud-Aitken, une vaste région d’impact dans l’hémisphère sud.
S’il est avec ses 2 500 km de diamètre et 13 km de profondeur le plus grand bassin d’impact de la Lune et l’un des plus grands du système solaire, ce lieu représente bien plus pour les scientifiques que de simples chiffres. Les scientifiques ont en effet découvert dans le bassin Pole Sud-Aitken de la glace. À cause de l’ombre permanente qui baigne la région, la glace ne fond pas. Mais cela veut également dire qu’il y a de l’eau sur la lune et donc potentiellement une chance pour que la vie s’y épanouisse.
QUE SE PASSERA-T-IL SI LES RÉSULTATS SONT CONCLUANTS ?
Si les tests menés sur les insectes et les plantes sont concluants, la Chine pourrait étudier une nouvelle possibilité : celle d’installer une base lunaire au niveau du bassin Pole Sud-Aitken. La mission Chang’e 4 a d’ailleurs comme objectif secondaire de voir si les humains pourraient vivre sur notre satellite naturel.
Plusieurs missions ont, depuis les années 60, parcouru cette partie méconnue de la Lune : les missions Apollo 15, 16 et 17, le Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) et le satellite indien Chandrayaan-1. C’est cette dernière menée en 2008 qui a révélé la présence de glace dans le bassin. Mais la mission chinoise sera la première à véritablement tester son potentiel et évaluer si des organismes terrestres peuvent s’y développer malgré la gravité.
Par Justine Manchuelle, le
Source: Science Alert
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